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Grande fête des Antilles, vous devez y participer au moins une fois dans votre vie ! Il débute le premier dimanche de janvier et se termine, généralement, le Mercredi des Cendres (10 février) avec la mort du roi du carnaval, Vaval. Le carnaval antillais est un événement historique, culturel et festif.

 

 

  • Naissance du carnaval

 

Le carnaval antillais est apparu lorsque les colons débarquèrent en Martinique et en Guadeloupe au XVIIe siècle. Cette tradition païenne européenne voulait que les catholiques fassent la fête avant les restrictions du Carême.

 

Au début de l’esclavage, les esclaves n’avaient pas le droit de participer à ces réjouissances carnavalesques. Ils ne pouvaient que regarder au loin, les colons s’amuser lors des réceptions masquées se déroulant dans les habitations. Au fil des années, les esclaves décidèrent d’imiter leurs maîtres en se recevant dans leur quartier et en y intégrant, leur culture (masques, chants, danses, couleurs…) leurs croyances et leurs instruments de musique (tambour, ti-bois, cha-cha…). Bien entendu, ce moment de liberté était accordé par le maître qui acceptait que ses esclaves réalisent des cortèges et défilés musicaux qu’à l’intérieur de la propriété. Jusqu’à l’abolition de l’esclavage, il était interdit aux esclaves de défiler à l’extérieur de la propriété de son maître.

Pour les colons, le carnaval était un moyen de mieux préparer l’abstinence du Carême ; pour les esclaves, il s’agissait d’une période permettant de se réapproprier leurs coutumes africaines sans contrainte.

 

Tout au long du XVIIIe siècle, le carnaval a subi des interdictions, ce n’est qu’à l’abolition de l’esclavage, que celui-ci connut son heure de gloire. Les anciens esclaves pouvaient défiler dans les rues et chanter des chansons sarcastiques sur ceux qui les gouvernaient.

En 1898, une décision fixe les congés des jours gras : dimanche gras, Lundi Gras et Mardi Gras. Ces trois jours étaient considérés comme le carnaval des riches, offrant un véritable spectacle coloré, totalement différent des déchaînements populaires.

 

Le carnaval devint un phénomène apprécié de tous où la diversité ne formait plus qu’une unité. Aujourd’hui, le carnaval des Antilles est un carnaval débridé et improvisé, mais qui sait garder ses traditions. N’ayez pas peur de voir et d’entendre des obscénités, c’est cette spontanéité qui fait la renommée du carnaval antillais.

 

 

  • Le roi Vaval

 

Le carnaval chrétien a un roi des fous, qui est sacrifié avant le Carême. Le carnaval antillais qui a des influences européennes, africaines et amérindiennes, n’échappe pas à la règle ; et possède, lui aussi, un roi présenté sous la forme d’un mannequin qui défile dans toute la ville.

Chaque année, un nouveau roi Vaval est créé à l’effigie d’une thématique environnementale, sociale ou politique. Il est présent tout le long du carnaval jusqu’au Mercredi des Cendres, où il est brûlé sur la place publique.

 

 

  • Personnages mythiques

 

Lors du carnaval, vous rencontrerez de nombreux personnages inspirés de l’Afrique, de l’Europe et de l’esclavage.

 

Neg marron ou Neg gwo siwo : hommes et femmes vêtus d’un pagne, ayant la totalité du corps recouvert de mélasse (sirop de batterie mélangé à de la suie). Ils font référence aux nègres marrons, les esclaves fugitifs qui se cachaient dans les forêts pour échapper aux esclavagistes et libérer ceux qui sont restés dans les plantations.

 

Marian’ Lapofig : héritage de l’Afrique ancestrale, ce personnage traditionnel de la Martinique, est recouvert de feuilles de bananier séchées et tournoi au rythme des ti-bwa. Cela faisant chanter son feuillage.

 

Caroline Zié Loli : personnage typiquement martiniquais, Caroline serait née de la véritable histoire d’une jeune femme qui ne fut pas gâtée par la nature, mais qui aurait réussi à se marier. Malheureusement, son ivrogne de mari ne trouvant que rarement le chemin de chez lui, elle devait le récupérer en pleine campagne et le porter sur son dos pour le ramener à la maison.

 

Le Mass ou le Mas : costume faisant référence à un personnage de l’histoire ou de l’imaginaire guadeloupéen rappelant l’Afrique. Il existe une grande variété de « mass » : mass a konn, mass a fwet, mass a Man Ibè, mass a Louss, mass a kongo…

 

Les souffleurs de conque : homme soufflant dans une conque de lambi. À l’époque les hommes soufflaient dedans pour communiquer les décès dans le bourg ou une catastrophe naturelle. 

 

Les malpwops : personnage s’habillant en sous-vêtements féminins ou en tenues très sexy. Au départ, ils étaient présents lors des défilés du lundi gras (les mariages burlesques), mais depuis quelques années ils apparaissent tout au long du carnaval. Certains portent sur eux des pancartes ou photos au message très suggestif.

 

 

  • Les jours gras

Dimanche gras : fête multicolore. Le roi Vaval est de sortie et parade avec les autres groupes. Des chars à thèmes et les orchestres de rue défilent en respectant un parcours. Des vidés se forment derrière les groupes et reprennent en chœur les chansons traditionnelles et les nouvelles créations du carnaval.

Lundi gras : fête de l’inversion. Les hommes se déguisent en femmes et les femmes en hommes. C’est le mariage burlesque.

 

Mardi gras : fête du rouge. Les diablotins et les diables défilent dans les rues.

 

Mercredi des Cendres : fin du carnaval. les diablesses se présentent dans les rues et les groupes sont habillés en noir et blanc. En début de soirée, sa Majesté Vaval est incinérée mais renaitra de ses cendres l’année prochaine.

 

Événement le plus populaire, le carnaval se prépare toute l’année dans les consciences antillaises. Que cela soit à travers des costumes ou des chansons… D’ailleurs, les chansons sont l’une des choses les plus importantes dans le carnaval. Certaines perdurent dans le temps et d’autres naissent chaque année, pour finir dans l’oubli à la fin de cet événement.

Entre défilés, bals et élections (élection de la reine du carnaval, carnaval des enfants…), ce rassemblement populaire s’est naturalisé au fil des siècles. Aujourd’hui, nous pouvons être sûrs d’une chose : les antillais ne peuvent plus se passer de leur carnaval.