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Le Tour des Yoles  est un « sport national » se déroulant entre la fin juillet et le début du mois d’août. Lors de cette manifestation sportive considérée comme l’une des plus importante de la Martinique, de nombreuses activités et animations y sont proposées. Mais d’où vient cet intérêt pour la yole ? Pourquoi cet événement est si apprécié par la population ? On vous dit tout !

 

 

  • Qu’est-ce-qu’une yole ?

 

Outil de travail des pêcheurs, elle apparaît dans les années quarante. La première yole se nommait Gaby et elle fut construite par un charpentier de la commune du François. Celui-ci s’inspira du Gommier (nom des anciennes barques de pêcheurs et de l’arbre utilisé pour les construire) et de la yole européenne.

Véritable savoir-faire local et ancestral, construire une yole n’est pas si simple que cela ; mais sachez que la population est très fière de son produit majoritairement « made in Martinique ». En effet, la coque, les mâts, les membrures, etc. sont tous tirés de la forêt martiniquaise.

 

  • Depuis quand cette course existe ?

 

Questionnez un martiniquais et il vous répondra que cela a toujours existé. Dans les années 40, cette course n’était qu’un défi que se lançaient les pêcheurs au retour de la pêche. Le but était de rentrer le plus rapidement possible, pour vendre le poisson au plus vite dans les marchés. Des revanches étaient organisées le dimanche, et de nombreux « békés » profitaient pour parier sur celui qui représentait leur commune ou quartier d’origine.

 

Devant cette pratique se popularisant de plus en plus, la Société des Yoles et Gommiers de Courses de la Martinique apparue (1964). Son but était de structurer cette activité sportive, en faisant respecter des règles et en rapprochant les participants.

C’est en 1966 que le premier tour des yoles apparu. Constitué de quatre yoles appelées Mouette, Frisson, Étoile et Odyssée, elles devaient faire le tour de l’île en cinq étapes. Remportant un fort succès, les organisateurs le renouvelèrent l’année suivante. Malheureusement, les mauvaises conditions de navigation poussèrent les protagonistes à stopper l’événement. Le tour des yoles s’acheva en 1968.

 

Il faudra attendre 17 ans pour que ce tour, comme vous le connaissez actuellement, réapparaisse.

 

 

  • Première édition du Tour

Août 1985, Georges Brival crée la première édition du Tour des yoles rondes. Huit équipages se lancent dans un parcours de 110 miles nautique. Guidés par des capitaines annonçant les instructions en créole, ils ont du 11 au 15 août pour effectuer ce tour rassemblant de plus en plus de monde.

L’engouement pour cet événement est surprenant, les spectateurs se réveillent de bonne heure pour ne rien rater ! Certains gravissent les sommets de la ville de Sainte-Anne pour admirer ce festival de couleurs, qui s’élance dès le coup d’envoi à 10h30.

 

 

  • Et aujourd’hui ?

 

D’une simple manifestation locale, le Tour des Yoles est devenu le sport national de la Martinique. Celui-ci a fait de nouveaux adeptes « terriens » qui y participent en tant que spectateurs ou pratiquants. Devenu l’un des véritables attraits touristiques de l’île, les marins-pêcheurs ont laissé la place à des sportifs quasi professionnels, sponsorisés par des marques commerciales ou des communes. La conception des yoles a évolué, elles sont construites avec des bois précieux et résistants, les voiles désormais en nylon sont plus légères et plus faciles à gérer.

 

Sources de nouveaux enjeux commerciaux, touristiques, politiques et médiatiques, le Tour des Yoles Rondes, est devenu un spectacle haut en couleur et en exhibition. Pendant une semaine, la Martinique ne travaille plus, l’île vit au rythme de l’événement. Le littoral est saturé par une population s’y rassemblant pour admirer les bateaux colorés ou profiter des diverses manifestations musicales.

Le Tour des Yoles est devenu le lieu où le marketing et la communication sont omniprésents, que cela soit sur les yoles de course, les bateaux privés (où de jolies filles et jeunes hommes font la fête) ou sur les plages. Tout est bon pour se faire de la pub, tout est bon pour être vu et reconnu.

 

Véritable espace de visibilité sociale, le Tour des Yoles est également l’emblème culturel du pays. En effet, cette manifestation totalement différente du modèle sportif européen, se veut originale et unique au monde. Cet événement promouvant le savoir-faire martiniquais est une véritable richesse identitaire que les médias locaux et la population proclament haut et fort.

 

 

  • Quelques pionniers de la Yole Ronde

Il y a des noms qui resteront gravés dans les mémoires, nous faisons références aux marins et non-marins qui décidèrent de se lancer dans cette folle aventure qu’est le Tour des Yoles Rondes.

Souvenez-vous de Marcel Bon-Saint-Côme, Jean Dormoy, Désiré Lamon, Frantz Ferjules ou encore Joseph Mas. D’autres champions ont également marqué leur temps et continueront à le faire… Découvrez la liste ici.

 

 

Conclusion

 

L’histoire de la Yole est une fierté pour son peuple. Au delà d’une manifestation mondialement connue, c’est surtout un événement créé par des locaux noirs, des pêcheurs, qui ont su se réapproprié et revaloriser le savoir-faire typiquement créole, et cet héritage maritime qu’est la navigation en mer.

 

Aujourd’hui, même si la majorité de la population est là pour encourager les sportifs et profiter du moment, d’autres ont trouvé dans cette manifestation un moyen pour « paraître » et rayonner durant une semaine… Chacun trouve son bonheur dans ce rassemblement populaire.

 

 

Pour plus d’informations concernant cet événement, nous vous proposons de découvrir le site officiel du Tour des Yoles.