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Pour les touristes, elle est souvent l’occasion de découvrir de nouveaux paysages. Pour les locaux, elle est parfois utilisée comme moyen de passage pour se rendre au travail. Au total, ce n’est pas moins de 5000 véhicules qui traversent cette route chaque jour. Point d’histoire ou point touristique, retour sur un axe routier essentiel de la Guadeloupe.

 

Une histoire de longue date

La route de la Traversée longue d’à peu près 17 km, appelée aussi route des Mamelles ou RD23, est l’une des plus belles réalisations du Parc National de la Guadeloupe. C’est la seule route qui permet de découvrir la forêt tropicale en reliant la ville de Petit-Bourg à Pointe-Noire par le massif de la Basse-Terre. Elle coupe le massif des Mamelles, le Petit-Bourg de 716 mètres et le morne Pigeon de 768 mètres. Plus besoin de contourner par le Nord en passant par Sainte-Rose ou par le Sud en passant par Basse-Terre. La Traversée est une route montagneuse à travers une forêt tropicale très dense, la plupart du temps restée intacte comme il y a plusieurs siècles. C’est une plongée dans la nature tropicale pour le moment préservée de la pollution ou des déchets.

C’est en 1960 que le projet débute mais il faudra attendre 7 ans d’un travail acharné pour que la route voit enfin le jour. En cette fin d’année 1967, l’ouverture de la route de la Traversée est aussi un grand soulagement pour les populations de Pointe-Noire, de Bouillante et de Vieux-Habitants, qui mettaient jusque-là près de deux heures pour rejoindre la capitale économique, Pointe-à-Pitre. Jusqu’alors, il n’était même pas encore possible de faire le tour de la Basse-Terre en voiture et Pointe-Noire n’était accessible qu’en passant par la commune de Basse-Terre.

 

Une route dont il faut néanmoins se méfier

Cette route avantageuse pour la plupart a cependant quelques limites. Plutôt sinueuse, elle peut être délicate par mauvais temps. Le matin, au lever du jour il peut y avoir d’épais brouillards qui limitent vraiment la visibilité. Mais le seul vrai danger vient surtout de certains conducteurs qui peuvent provoquer des accidents presque toujours mortels.

Des accidents qui ont commencé dès le début du chantier.

Abel Gabon qui supervisait les travaux s’en rappelle : « […] un conducteur d’engin, Léonce Nérom, un garçon de Pointe-Noire qui avait pourtant fini d’opérer, a vu le bulldozer qu’il conduisait se retourner sur lui. Il n’a pas survécu à ses blessures. Il y aussi ce terrible accident qui a coûté la vie à Orthèze Pélissier, sur un chantier encore plus bas. […] D’un côté, il y avait un certain Dartagnan sur un bull qui tentait de déraciner un énorme arbre, alors que Pelissier, également dans son engin, poussait de l’autre côté. On a crié de toutes nos forces pour les prévenir du danger imminent, mais le bruit assourdissant des moteurs couvrait nos voix. On a entendu un grand boum et l’arbre est tombé sur la machine de Pélissier. Le malheureux a été écrasé comme une feuille de papier. »

Plus récemment en 2014, une femme est décédée dans la collision entre un camion de livraison et une voiture au niveau de la trace Rivière Quiock. Dans une courbe, une voiture qui se dirigeait vers Pointe-Noire, est entrée en collision avec un camion de livraison qui roulait dans le sens inverse, en direction de Petit-Bourg. La chaussée détrempée fût à l’origine de la perte de contrôle de l’un des véhicules, la route se retrouva fermée à la circulation pendant un moment.

 

De nombreuses sites à découvrir

Des sentiers balisés ont été aménagés pour pénétrer dans la plus grande forêt de Guadeloupe et permettent même de faire de la randonnée. Plusieurs sites s’offrent aux passants :

  • La cascade aux écrevisses

La cascade aux écrevisses est un des lieux les plus visités de la Basse-Terre. Elle accueille des milliers de visiteurs par an. La chute n’est pas très spectaculaire ni très haute mais le fort débit tente les voyageurs à s’arrêter pour un bain. Actuellement, c’est le seul site labellisé Tourisme handicap dans le département, qui garantit un aménagement et une accessibilité aux personnes à mobilité réduite. Un parking avant l’entrée permet de laisser la voiture. Située sur la rivière Corossol, à environ deux kilomètres de la maison de la Forêt, cette cascade est visible depuis l’aire d’accueil, comptez ensuite 5 petites minutes de marche pour y accéder. Un conseil, pour plus de tranquillité, venez avant 9h au risque que le parking et le site soient remplis jusqu’au soir.

  • La maison de la Forêt

La maison de la Forêt, c’est une exposition sur la forêt guadeloupéenne. Elle présente par des panneaux illustrés un panorama complet de la forêt. La chaleur et l’humidité permettent le développement d’une forêt luxuriante. Il s’agit d’une des forêts les mieux conservées de Guadeloupe.

Plusieurs itinéraires de randonnées partent de la maison de la Forêt. Le plus facile est le sentier d’interprétation qui débute au parking. Comptez environ 30 minutes de marche après avoir emprunté la passerelle suspendue. Le plus difficile est une randonnée de 4 kilomètres déconseillée aux enfants. Comptez 3 heures de marche pour une insertion au cœur de la forêt qui vous mène à une impressionnante voûte arborée sous laquelle vous pourrez vous arrêter pour prendre un bain. L’accueil est assuré par les agents du Parc, ouvert tous les jours sauf le mardi.

  • La rivière Corossol et le site de Bras David

Ces deux sites vous offriront une vue exceptionnelle pour un pique-nique en plein air et des possibilités de baignade en fin de repas. Pensez à venir tôt le week-end car les meilleures places sont souvent prises.

  • Le Morne à Louis

Culminant à 743 mètres d’altitude, ce pic offre un magnifique point de vue sur Pointe-à-Pitre. Plus de 300 espèces d’arbres et d’arbustes s’y développent dans cette jungle, 270 espèces de fougères dont les plus spectaculaires fougères arborescentes et près de 100 espèces d’orchidées dénombrées.