Sélectionner une page

 

A la découverte d’une artiste caribéenne trop méconnue…

Stevy Mahy, la femme antillaise dans tous ses charmes, subtile alliance de force et de douceur, de valeurs et de transgression, de tradition et de modernité, une femme vaillante qui n’oublie pas l’amour dans ses compositions tel que ce peuple antillais qui aime tant aimer…

Ces chansons sont toutes la fois des voyages, des proverbes, des leçons de vie, des odes à l’amour de soi, des autres, et au monde caribéen. La chanteuse prône une croyance à toute épreuve en l’avenir et manifeste son amour pour la vie et l’instant présent. A l’instar d’un Ronsard [« Cueillez des aujourd’hui les roses de la vie »] féminisé et créolisé, Stevy Mahy brandit haut et fort la philosophie du Carpe Diem. 

Une profondeur de texte qui s’allie de façon parfois surprenante, avec une légèreté de notes, des airs gais et entraînants où la douceur des cordes d’une guitare intimiste s’entremêle au son d’un violon folklorique. Ajoutez une pincée de calebasse et de maracas… Et vous y êtes, laissez-vous transportez par ce petit bout de femme au cœur tendre et à la volonté immense de porter les Antilles sur le devant la scène.

 

Plongez au cœur du phénomène « Stevy Mahy » !

Pour Stevy Mahy la musique c’est d’abord une histoire de famille. Née à Paris de parents guadeloupéens et musiciens ; sa mère n’est autre que la célèbre et talentueuse Gustavie Cham avec qui elle l’enregistrera à seulement neuf ans le titre « Maman dépi ou pati ».

A la suite de nombreux voyages et de découvertes en passant par la Caraïbe, Londres ou encore New York, Stevy Mahy décide alors de conquérir un terrain musical, moins connu que le zouk ou la dancehall. Après une belle rencontre avec Victor O, la chanteuse s’inscrit dans une veine musicale qu’elle définit comme « Kréyol Folk » dont les artistes référents sont par exemple : Victor O lui-même, Erik (Si ou pa la), Méthi’s (avec le titre Nou Jen), Esy Kennenga (Love adan tchè an mwen). Une palette aux couleurs musicales riches qui puisent ses sources dans la folk et la soul classiques mêlées à des sonorités d’artistes péyi comme le groupe Malavoi ou encore Léonard Gabriel.

De cette première collaboration qui donnera naissance à son premier album « Inspire Me » en découle une seconde, cette fois-ci avec l’auteur, compositeur, producteur Joel Jaccoulet. C’est le déclic ! Stevy Mahy compose son titre phare : Beautiful. En 2010, elle sort son premier album qui s’intitule Beautiful Side of Kreyol Folk Trip, regroupant également d’autres morceaux à succès de l’artiste comme « Something about you », « Yenki pou vou » ou encore « San vou ». Au printemps 2016 grâce à la nouvelle plateforme de financement Kisskissbankbank, la chanteuse revient avec un second album Renaissance Woman où figure le titre « Ban di’w » toujours dans la même vibe « kréyol folk », elle nous transporte.

Avec Stevy Mahy on voyage beaucoup, ces clips affichent des petits coins de paradis tropicaux qui réveillent en nous des souvenirs, des saveurs, des senteurs propres aux Antilles d’antan : un marché bruyant à la chaleur humaine dévorante, de séduisantes Antillaises s’affairant au travail, des enfants qui ont soif de vies et de rêves… Entourés et protégés d’une nature sans âge florissante et bienveillante.

N’en oubliant pas La Perle des Antilles, Haiti, première nation à s’être dressée contre le colonialisme pour acquérir son Indépendance et sa dignité (1er janvier 1804). « Haiti Chérie »*  véritable terre de cœur pour laquelle Stevy Mahy livre un amour sans limite, ce petit bout de terre au passé encore brûlant. Elle nous fait redécouvrir et apprécier à sa juste valeur une culture pendant longtemps mise de côté par les Petites Antilles, restées française… Alors que tant de similitudes, tant de traditions existent et persistent entre ses îles voisines, si ce n’est sœurs… Pa blyé nou soti adan menm kal a bato.

Entre ses différents voyages, en vraie femme caribéenne d’Influence, Stevy Mahy a lancé sa marque de bijoux fantaisies « Moun by Stevy Mahy », qui illustre encore une fois sa philanthropie revendiquée. A son image, des créations qui lui ressemblent : originales aux formes libres, colorées, ethniques, made in West Indies. Inimitables, elle s’applique à faire des pièces uniques à des prix abordables si l’on souhaite s’approprier un petit bout de la gaïté communicative de la chanteuse. Sa toute nouvelle collection vient de voir le jour le 5 mai 2017.

Et Stevy ne s’est pas privée de mettre en avant ses créations sur Facebook ou Instagram où elle est très active. En effet, la chanteuse est une artiste qui aime communiquer, partager et quoi de mieux que les réseaux sociaux pour être au plus proche de ses fans ! Trilingue (français, anglais, créole), elle s’exprime principalement en anglais et en créole dont elle sait apprécier la diversité et la complexité. Comme dans les paroles de ses chansons, elle sublime et met à l’honneur le créole, sa langue de prédilection, postant des expressions imagées oubliées et remettant au goût du jour leur résonance passée. Elle partage également des photos de son look chatoyant et s’adonne même à quelques lives vidéo de temps en temps où elle s’exprime sur des thèmes de vie, des ressentis.

Stevy Mahy parle aux femmes, les met en avant, notamment la femme noire (comme dans son clip « San vou » où l’artiste met en scène son big chop à la suite d’une rupture) la dévoilant loin des travers sociétaux auxquels elle est confrontée et l’abolit de diktats souvent rudes. Elle fait également ressortir une image de l’homme, lui-aussi habituellement oppressé et simplifié à tords. Apprécié sous un nouveau jour, elle le laisse libre d’une masculinité beaucoup plus réelle, plus accessible et plus douce.

Bref, Stevy Mahy nous parle à tous, elle sait panser nos blessures, nous apprend à les aimer, à aller de l’avant et nous réconcilie avec nous-mêmes !

 


*sorti en 2012, aux côtés de James Germain