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Présence incontournable de l’archipel guadeloupéen, le volcan connu aussi sous le nom de « la vieille dame » fascine. Que ce soit par son danger passé, ses possibilités d’excursions ou sa magnifique flore, il est un passage obligé pour les touristes mais aussi les locaux. Retour sur un trésor caribéen parfois méconnu.

 

Géographie

Située à l’intérieur du parc national de la Guadeloupe, la Soufrière se trouve dans la partie sud de la Basse-Terre, près de Saint-Claude. Elle fait partie d’un ensemble qui comprend 5 autres volcans : la Citerne, la Madeleine, l’Échelle, Carmichaël et le Nez Cassé. Le sommet de la Soufrière culmine à 1467 mètres d’altitude. C’est le plus haut sommet de la Guadeloupe et des petites Antilles.

C’est un volcan actif de type péléen, c’est-à-dire qu’il y a des risques d’explosions accompagnées de nuages de fumées ardentes. Il reste donc dangereux. Son activité est marquée par des fumerolles (des petits jets de vapeur sortant du sol) et des sources chaudes sur différents points du sommet. Ses gouffres et ses cratères (particulièrement le cratère du sud) peuvent être impressionnants notamment par la chaleur et l’odeur qu’ils dégagent. C’est le seul volcan à être actif en Guadeloupe depuis 10 000 ans.

Lorsque les conditions climatiques le permettent, c’est le seul endroit en Guadeloupe qui permet une vue intégrale sur les massifs montagneux de la Grande-Terre et de la Basse-Terre. Par un temps dégagé, vous pourrez aussi apercevoir les autres îles de Guadeloupe comme les Saintes ou Marie-Galante. Pour les amoureux de la nature, vous ne serez pas déçus par les différentes sortes de plantes que vous croiserez le long de votre route. C’est l’une des grandes richesses de la Soufrière. C’est aussi un réservoir d’eau important, pour vous faire une idée, ses pentes reçoivent l’équivalent de 15 fois la quantité de pluie qui tombe tous les ans dans la capitale française.

 

Une vieille dame explosive

L’année 1976 reste une date importante par son côté tragique dans l’histoire de la Guadeloupe. En effet, le 8 juillet 1976, une éruption phréatique a lieu, la pire de son histoire. Les habitants de Saint-Claude s’enfuient par tous les moyens possibles. Certains arriveront même jusqu’à Basse-Terre couverts de cendre.

Le 15 août 1976, une seconde éruption finit d’inquiéter la population. Elle divisera un vulcanologue de l’époque, Aroun Tazief et l’un des responsables de l’Institut de Physique du Globe, Claude Allègre sur sa dangerosité. L’un estime que l’évacuation n’est pas nécessaire, l’autre la juge obligatoire. Face à la panique générale et sous la décision du préfet, ces éruptions conduisent à l’évacuation de toute la Basse-Terre ainsi que de la préfecture, par camions et par bateaux. Cette évacuation représente près de 73 600 personnes et est répartie sur plus de trois mois. Par chance, il n’y aura aucune victime, seulement des dégâts matériels.

 

Prêt pour une petite randonnée ?

Commencer par les Bains Jaunes est un bon point de départ ou d’arrivée. Libre à chacun d’organiser son excursion comme il le souhaite. Situés à 950m d’altitude, ce sont des bassins d’eau sulfureuse à une trentaine de degrés. Pas d’excuses pour les frileux donc. Ils sont alimentés par des sources thermales provenant du volcan et régulièrement entretenus et nettoyés chaque semaine par le personnel du parc national. Lieu de détente et de partage, ce véritable spa naturel est aussi bien apprécié des locaux que des touristes depuis des décennies.

Après cette petite halte, rendez-vous sur le chemin de randonnée de la Trace du Pas-du-Roy pour accéder au parking de la Savanne à Mulets. Comptez une trentaine de minutes sur ce sentier, minutes que vous ne verrez pas passer grâce à la végétation du volcan. Une fois arrivés sur ce parking aujourd’hui inutilisé, vous vous trouverez tout de même à 1140 mètres d’altitude. C’est l’endroit idéal pour s’arrêter et prendre quelques photos grâce au point de vue sur la vallée et les îles environnantes des Saintes, de Marie-Galante et de La Dominique.

Plus qu’une avant-dernière étape avant d’arriver au sommet. Pour cela, deux choix s’offrent à vous. Soit en passant par le chemin des Dames d’une durée de 1h15 ou par le col de l’Échelle avec 1h35 d’ascension. La plupart des aventuriers choisissent le chemin des Dames en raison des deux points géologiques présents sur le sentier. Le premier est l’éboulement Faujas qui doit son existence à une éruption en 1798 et qui a créé une végétation importante et originale comme des fougères arborescentes. Le second est appelé la grande faille ou la fente du nord à cause de la séparation en deux du volcan jusqu’à son sommet. Prudence au gaz carbonique qui s’y trouve et focalisez-vous plutôt sur le lichens aux couleurs vives.

Cette fois c’est bon vous êtes arrivés au sommet ! Hormis la magnifique vue que vous imaginez, vous verrez aussi les gouffres de Tarissant et de Napoléon. Au programme, odeur désagréable d’œufs pourris pour les plus délicats et vapeurs de souffre. Attention au cratère sud, qui est de toute façon règlementé mais qui dégage néanmoins des gazs toxiques.

 

Possiblement risquée même si son activité est faible, la Soufrière continue d’attirer les foules. Que vous ayez décidé de l’admirer de près ou de loin pensez à vous munir de solides baskets, d’une grande bouteille d’eau et de beaucoup d’ardeur. Le chemin sera long et laborieux mais le résultat final en vaudra la chandelle, ne serait-ce que pour dire que vous avez réussi à gravir un volcan (ce n’est pas rien quand même !).