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Athlète de haut niveau et maman, Marie-José PÉREC est une véritable icône guadeloupéenne. Découvrez le parcours de la reine du sprint des années 90.

 

Des débuts sans grande conviction…

 

Née le 9 Mai 1968 à Basse-Terre (Guadeloupe), Marie-José n’était que très peu intéressée par le sport durant sa jeunesse. De 1982 à 1983, elle pratique le basket-ball et c’est durant cette même période qu’elle rencontre Marie-Hélène SOUAL, professeur d’EPS, qui lui fait découvrir l’athlétisme. Elle se laisse convaincre par celle-ci pour participer aux sélections des championnats de France scolaires, où elle finit deuxième à Paris. Elle est repérée par la Fédération, mais ne décide de rentrer que deux ans plus tard à L’INSEP.

 

En 1985, elle intègre le groupe d’athlètes de Fernand URTEBISE (ancien entraineur français d’athlétisme), mais ne collabore que peu de temps avec lui. Une divergence d’opinion avec URTEBISE la pousse à arrêter l’athlétisme et reprendre les études, qu’elle stoppe également pour faire des petits boulots.

Ce n’est qu’en 1987, qu’elle décide de reprendre cette passion perdue. Elle collabore avec François PÉPIN et le courant passe mieux ! Son compagnon de l’époque Richard NANA DWANANG, lui est d’une grande aide, lors des conflits et tensions.

 

 

Le début d’une nouvelle vie…

 

1988, l’année d’une nouvelle vie pour la talentueuse Marie-José. Adieu les personnes qui n’ont pas cru en elle. Elle prouve par la même occasion qu’elle est capable de réussir un 400 mètres, en réalisant son premier record… De quoi laisser bouche-bée son ancien entraineur, Fernand URTEBISE, qui ne la pensait pas capable d’en faire un.

Cette même année, elle obtient son premier titre de championne de France et participe aux Jeux Olympiques de Séoul. Elle parvient à se hisser en quarts de finale du 200 mètres.

 

En 1989, Marie-José commence à devenir une athlète française reconnue dans le milieu. Championne d’Europe du 200 mètres en salle, sixième place du championnat en salle de Budapest, médaille d’or du 200 mètres et relais 4×100 mètres aux Jeux de la Francophonie (Maroc), nouveau titre de championne de France, etc. La belle guadeloupéenne est partout, n’arrête pas et en veut toujours plus ! Comme elle l’a si bien dit dans son interview pour le magazine « Le Monde » : « C’était une question de vie ou de mort pour moi. Une course pas gagnée était la fin du monde. Je voulais toutes les gagner, même les tours dans les championnats. »

 

Tokyo : l’année de la consécration

 

1991, début de la reconnaissance internationale, Marie-José change d’entraineur et choisi Jacques PIASIENTA, le meilleur entraineur de France, à cette époque. Malgré une opération au genou, la belle remporte la Coupe d’Europe à Francfort et le championnat du monde d’athlétisme à Tokyo. Une véritable consécration car elle obtient le titre de championne du monde, en établissant un nouveau record de France : finir une course en 49, 13 secondes.

 

 

 

 

Marie-José, reine du sprint !

 

Après cette consécration, elle enchaine les réussites. Elle obtient son premier titre olympique lors des Jeux de Barcelone en 1992 ; à la Havane, elle remporte la coupe du monde d’athlétisme du 200 mètres et finit deuxième du relais 4×100 mètres.

 

Malheureusement en 1993, à cause d’une lésion à la cuisse, la belle ne finit que quatrième au 200 mètres des championnats du monde à Stuttgart. Une défaite qui lui reste à la gorge, car elle reconnaitra à la fin de cette même année qu’elle aurait dû sprinter jusqu’au bout.

 

1994, l’année du changement !

 

Marie-José n’est pas qu’une grande championne, c’est également une femme de caractère.

En 1994, après un différent avec son entraineur J. PIASENTA, la gazelle prend son envol et rejoint la troupe de John SMITH (entraineur américain), en Californie. Une collaboration qui finit par porter ses fruits : Championne d’Europe à Helsinki, championne d’Europe du relais 4×100 mètre (avec son french girls band), championne du Grand Prix IAAF, à Paris.

 

Marie-José rafle les titres, sa détermination est impressionnante ! Même après une contracture à la cuisse droite, la belle remporte les 400 mètres (en 1995) devant la spécialiste de ce domaine l’athlète australienne Cathy Freeman. Cette même année (1995), la guadeloupéenne établit un nouveau record de France du 400 mètres haies en 53, 21 secondes.

 

 

1996, le monde l’acclame !

 

Selon nous, 1996 est l’année ultime de la reconnaissance mondiale.

Elle débute cette saison en remportant la coupe d’Europe du 200 mètres. Puis, elle s’attaque aux Jeux Olympiques d’Atlanta et remporte le titre du 400 mètres, en un temps record 48,25 secondes. Un record mondial qui sera salué par Colette Besson (ancienne championne olympique). Par la même occasion, Marie-José réalise un rêve, en prenant la place de l’ex championne olympique. Un objectif qu’elle s’était fixée et qu’elle a largement remporté.

Mais la belle n’en reste pas là…un second défi quelques jours après son titre de championne du 400 mètres l’attend, celui du 200 mètres. Elle remporte haut la main la demi-finale et concoure pour la finale, le même jour. Malgré un léger malaise dû à de l’hypoglycémie, Marie-José réalise un doublé 200 – 400 mètres ! Elle a de quoi être fière après une performance aussi impressionnante !

 

1997, le début de la fin ?

 

Avec un début de saison plutôt décourageant (septième du 200 mètres à Paris et des prestations peu satisfaisantes en Europe), les championnats du monde 1997 ne l’aide pas à remonter la pente. Elle déclare forfait lors de la demi-finale du 200 mètres, après une élongation à la cuisse droite.

 

En 1998, le sort continue de s’acharner sur elle. Souffrant de lourde fatigue, elle apprend lors d’examens qu’elle est victime du virus d’Espein-Barr (maladie qu’elle a attrapé en hiver 1997, lors d’un voyage au Togo, en tant qu’ambassadrice de l’Unesco)…Verdict, 2 mois d’arrêt total !

 

Malheureusement, son état ne s’améliore pas, cela ne la permettant pas d’effectuer les championnats du monde 1999.

 

2000, épisode Sydney…une pression ingérable.

 

En 2000, Marie-José interrompt son contrat avec l’entraineur J. SMITH. Elle estime que celui-ci ne lui accorde plus autant l’attention qu’elle devrait avoir. Elle choisit un nouvel entraineur nommé Wolfgang Meier, ex-entraineur et mari de Marita Koch (ancienne athlète allemande).

 

L’athlète française compte bien faire un retour fracassant aux Jeux Olympique de Sydney, cependant rien ne se passe comme prévu…

Son affrontement avec Cathy Freeman est la compétition la plus attendue de l’année, Marie-José subit une pression immense de la part des médias français et australiens. Pourquoi ?

Tout simplement, parce que Cathy, en plus d’être la grande rivale de l’athlète guadeloupéenne (on se souvient de leur affrontement en 1994), est également le symbole de paix entre la nation australienne et le peuple autochtone (d’origine aborigène, elle a eu l’honneur d’allumer la flamme olympique). Rajoutons à cela que Marie-José est la seule athlète française triple médaillée olympique et qu’elle est attendue par la France pour son fameux retour, après trois ans d’inactivité.

 

 

Cette pression de plus en plus grandissante, Marie-José ne la supporte plus. Elle raconte : « il ne s’est pas passé un jour sans que je sois traquée, comme un animal…Il y a eu sans cesse des gens pour venir me dire des trucs du genre: mais qu’est-ce que tu fais là, ou alors fais gaffe, on va t’arranger. Des gens qui faisaient des gestes de menace, qui me repéraient en voiture et se mettaient à me suivre. » (Source : L’Equipe)

 

Résultat des courses, la belle emballe ses affaires et prend le premier vol pour Paris, avec son compagnon Anthuan MAYBANK. Un voyage qui n’est pas de tout repos… En effet, son compagnon agresse un journaliste à l’aéroport de Singapour, en brisant sa caméra. Pourquoi un tel retournement de situation ?

Marie-José explique que c’est à cause d’une agression verbale devant sa chambre d’hôtel, qu’elle a décidé de partir : « c’est cela qui m’a fait partir. Tout à coup, ce matin-là, j’ai pris mon sac et plus rien d’autre ne comptait, même pas la médaille d’or que j’étais venue chercher ».

Quelques années plus tard, son entraineur réfute cette hypothèse et résume l’affaire en affirmant que Marie-José avait peur. Explication qu’elle confirme à demi-mot : « Je me dis que ma carrière ne s’arrête pas à Sydney. En Australie, je pense que je me suis préparée pour courir un 400 mètres, et je me suis en fait retrouvée confrontée à toute une nation. Il y avait tellement d’agressivité, c’était excessif et j’ai craqué, je suis humaine, j’ai craqué. » (Source : humanite.fr) 

 

 

L’après Sidney ?

 

Un après Sydney difficile ! En effet, Marie-José enchaine les blessures et malgré son intention de revenir dans la course, en participant au championnat du monde de 2003, son projet ne se réalise pas.

En juin 2004, la belle annonce sa retraite sportive au cours du journal télévisé de TF1 : « Je suis ici (…) pour vous dire tout simplement que cette belle aventure qui a démarré lorsque j’avais quinze ans, elle se termine cette année. J’ai décidé finalement de raccrocher les pointes. Moi-même ça me fait tout drôle de me dire « j’arrête ma carrière » et pourtant c’est le cas. » (Source : humanite.fr)

 

Aujourd’hui, diplômée d’un Master en management sportif (2007) Marie-José a refait sa vie avec le sportif Sébastien Foucras. Ensemble ils ont eu, en 2010, un petit garçon nommé Nolan.

En 2008, elle publie un livre intitulé « Rien ne sert de courir ». Dedans elle livre son explication sur les événements de 2000 et l’arrêt de sa carrière. Même si elle n’est plus présente sur les piste, elle reste très active dans le monde du sport : elle est membre du club des Champions de la Paix, consultante pour la presse sportive et est également à la tête de la ligue d’athlétisme de Guadeloupe depuis 2012.

En 2013, elle est établie au Panthéon de l’athlétisme de l’IAAF. Cette même année, elle est promue au grade d’officier de la Légion d’honneur et se voit remettre un insigne par François Hollande.

 

 

Conclusion

 

Agée de 49 ans, Marie-José a marqué de son empreinte le monde du sport, plus particulièrement de l’athlétisme. Malgré une fin plutôt tragique, elle a magnifiquement bien représenté la France à travers le monde. Grande icône guadeloupéenne, cette dame peut être fière de son parcours phénoménal et a, depuis quelques années, réalisé un nouveau souhait : « découvrir la vraie vie, la vie de tout un chacun, une vie normale. »