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Proche du parc national de la Guadeloupe, la ville du Moule, est considérée par certains historiens comme étant la plus belle et la plus importante de la Guadeloupe. De par ses monuments historiques, son paysage ou sa qualité de vie, les mouliens y sont très satisfaits. Découvrons ensemble ce que la ville a à offrir.

 

Histoire

À partir de 1635, le bourg de la commune du Moule est appelé Portland, et se situe sur ce que les mouliens appellent aujourd’hui, l’Autre Bord. D’où vient donc le nom de la ville ? Il semblerait que cela provienne d’un projet de construction d’un port pour développer la canne à sucre. Il fallait donc protéger le chantier avec un môle de protection. Ce serait donc en déformant ce mot que serait venu le nom du Moule.

Suite à la construction du port, la ville du Moule devient le plus grand port commercial de la Guadeloupe notamment grâce à l’obtention le 20 septembre 1828, de l’autorisation d’exporter vers la France sans passer par Pointe-à-Pitre qui réduisait les bénéfices.

Après l’abolition de l’esclavage, l’économie locale souffre énormément. Cela est dû aux nombreuses faillites et aux mauvaises récoltes que la ville subit. De plus, la majeure partie du commerce guadeloupéen et international se passe maintenant à Pointe-à-Pitre. En 1901, seules quatre sucreries sont encore présentes. La ville connait beaucoup de catastrophes naturelles comme des incendies mais c’est le cyclone de 1928 qui achèvera définitivement le développement du Moule. Paradoxalement, c’est suite à cette catastrophe que la ville se relève et commence de nouvelles constructions : écoles, routes, chemins, mairie, église et espaces verts, c’est un vrai renouveau.

Après une économie retrouvée, la ville va connaitre un terrible évènement. En novembre 1951, un mouvement de protestation démarre en Grande-Terre. Les manifestants, d’abord des ouvriers, réclament un meilleur salaire et un allègement des tâches sur leur lieu de travail. Le mouvement s’étend rapidement aux fonctionnaires puis à tous les travailleurs et un appel à la grève générale illimitée est lancé. Le 14 février 1952, un barrage est construit pour empêcher l’accès de l’usine Gardel. Les militaires tirent alors sur la foule, tuent 4 Guadeloupéens et en blessent 14. Chaque année, une commémoration a lieu afin de se rappeler et d’honorer les disparus.

 

Caractéristiques de la ville

L’église Saint-Jean-Baptiste

Située au centre de la ville, cette église au style néo-classique voit sa construction perturbée par un tremblement de terre en 1843. Elle s’achève finalement en 1850. Dans le chœur, quatre tableaux racontent la vie de Saint-Jean-Baptiste. Les vitraux représentent les quatorze stations du chemin de croix. Après le cyclone de 1928, des modifications sont à faire notamment au niveau de la luminosité. Construite en grès et calcaire, l’église possède deux chapelles et son bâtiment forme une croix latine. Grâce à son décor et son mobilier très luxueux, elle est classée monument historique en 1978.

La maison coloniale de Zévallos

La maison coloniale de Zévallos d’une superficie de plus de deux hectares doit son nom à son premier propriétaire, Hector Parisis de Zévallos. Elle appartient aujourd’hui à Rosan Debibakas, le vingtième propriétaire, depuis 1999. Sa construction se fait entre 1868 et 1871. Son architecture est un mélange entre originalité avec du fer et des briques roses et tradition avec les galeries ouvertes qui rappellent les cases antillaises. Selon certains professionnels, des détails au niveau de la construction prouvent qu’elle serait l’œuvre de l’atelier de Gustave Eiffel. En 1990, la maison est classée monument historique. Depuis, elle est ouverte à la visite, et propose même de louer le site entier pour des occasions spéciales comme des mariages, des baptêmes ou encore faire des soirées à thème. La totalité des bénéfices est utilisée pour restaurer la maison et la garder intacte.

 

Que faire au moule ?

L’usine Gardel

L’usine Gardel a été créée en 1870 et est aujourd’hui la seule usine sucrière de la Guadeloupe. Elle produit autour de 70 000 tonnes de sucre chaque année grâce au travail de près de 2600 planteurs. L’usine produit également de la mélasse pour la fabrication de rhum industriel et de la bagasse qui par son utilisation permet de faire tourner les moteurs de l’usine. Pour découvrir les rouages de l’une des plus grandes richesses de la Guadeloupe, des visites sont proposées en semaine et le week-end. Vous pourrez à la fin faire une dégustation mais aussi repartir avec des réserves pour un prix convenable.

La plage de l’Autre bord

Située à proximité du port, la plage de l’Autre Bord est une longue plage de plusieurs centaines de mètres de sable doré, entourée de cocotiers avec un grand lagon. Elle est également protégée par une barrière de corail et c’est une des rares plages de Guadeloupe surveillée par des maîtres-nageurs. Si vous continuez le long des sentiers, vous pourrez vos retrouver sur la plage des Alizés. La plage est très prisée des surfeurs, c’est d’ailleurs ici que se déroulent les championnats de surf de la Guadeloupe chaque année. Pour le reste, vous pourrez profiter pleinement des carbets pour pique-niquer, faire une petite sieste pour digérer et prendre un bain dans une eau quasi transparente. Pas de risque de bousculade, la plage est en général peu fréquentée. Une aubaine.

La distillerie Damoiseau

Entreprise familiale, d’abord avec Roger Damoiseau en 1942, c’est aujourd’hui Hervé Damoiseau qui est en charge depuis 1996. Leader du marché guadeloupéen avec 50% de parts de marché, la distillerie Damoiseau propose du rhum blanc agricole, du rhum vieux et du rhum ambré. Les rhums Damoiseau sont également présents en France et exportés dans plus de 40 pays, preuve que son goût plait. En parlant de goût, vous aurez l’occasion d’en avoir un aperçu au terme d’une visite guidée de la distillerie. À consommer avec modération bien sûr pendant la dégustation, vous pourrez être conseillé pour l’achat d’une (ou plusieurs) bouteilles.