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Faites Le Dépistage

 

Véritables fléaux depuis de nombreuses années, le VIH et les MST sont encore très présents dans nos îles. Nous souhaitons à travers cet article vous fournir un bilan et vous faire une piqûre de rappel : « Protégez-vous ! »

 

Nous ne souhaitons pas tomber dans les clichés, mais le carnaval est toujours la période la plus chaude dans nos îles. Malgré ce moment de festivité, nous ne devons pas oublier qu’il est important de se protéger… Sur le moment l’acte est plaisant, les sensations meilleures, mais les conséquences peuvent être catastrophiques. D’ailleurs une étude scientifique réalisée par l’Université des Antilles, le CHU de Rennes et le CHU de Guadeloupe, le démontre. (Source : La1ere.fr)

 

 

Depuis plus de 30 ans, le 1er décembre est une journée consacrée au VIH et aux Infections Sexuellement Transmissibles (IST). Ainsi, le 1er décembre 2017 fut l’occasion pour de nombreux médias de faire le point sur la situation épidémique (en 2016), et dans les domaines de la prévention et du dépistage.

Le bilan est très négatif, les inégalités territoriales restent très marquées en matière de santé. Même si la lutte contre le Sida et les IST n’est pas en reste, et malgré une légère diminution de séropositifs en Guadeloupe (depuis 2004) et une stabilité en Martinique (depuis 2007), la situation est toujours inacceptable aux Antilles.

 

Selon l’ONUSIDA, l’objectif de tous les pays serait qu’en 2020 :

 

  • 90% des personnes atteintes du Sida devraient connaître leur statut sérologique
  • 90% des personnes infectées devraient recevoir un traitement anti rétroviral
  • 90% des personnes ayant déjà un traitement devraient voir leur charge virale supprimée

 

Ces objectifs sont réalisables en France métropolitaine, mais aux Antilles (et en Guyane) ils semblent utopiques. Selon le Conseil National du Sida (CNS), il faudrait faire « un effort considérable dans les domaines de la prévention et du dépistage ».

Le gros problème aux Antilles est que de nombreuses personnes ignorent qu’elles sont atteintes du VIH et/ou de IST. Ce taux est beaucoup plus élevé dans nos îles qu’en France métropolitaine, au point que le CNS compare cette situation à celle de l’Afrique subsaharienne.

 

 

SIDA / IST

 

Les Antilles-Guyane ont un taux de séropositivité une fois et demi à deux fois plus élevé que la France métropolitaine.

Les hétérosexuels âgés de 20 à 49 ans sont largement touchés, en particulier les hommes. Concernant les homosexuels, ils sont de plus en plus nombreux à se faire dépister et ils restent la population la plus touchée par le VIH, cela depuis 2015. Grâce au recueil de données dans les laboratoires, en ville et à l’hôpital, on découvre que les diagnostics précoces sont fréquents en Martinique (ils représentent 4 diagnostics sur 10), mais beaucoup moins en Guadeloupe. En revanche les diagnostics au stade avancé sont proches de 40% aux Antilles-Guyane.

De plus, les résultats de ces données montrent que les porteurs du Sida sont généralement infectés par d’autres IST comme la syphilis et la gonococcie (elles sont présentes chez 10% à 20% des cas VIH). Les populations en situation précaire et les populations carcérales sont les plus touchées.

Les réseaux de surveillances spécifiques aux IST bactériennes (RéSIST) montrent qu’en Guadeloupe, 70% des cas de syphilis dépistés sont des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes. Les cas de gonococcie dépistés sont âgés de 20 à 29 ans et représentent 52% des hommes hétéros, 36% des femmes et 12% des homosexuels hommes.

 

 

 

L’hépatite B

 

L’hépatite B est une maladie causée par le virus de l’hépatite B (VHB), et transmise lors d’un rapport sexuel, lors d’une exposition au sang ou par le biais d’objets contaminés. Aux Antilles-Guyane, les activités de dépistage sont supérieures à l’estimation faite pour la France métropolitaine (83 / 1 000 habitants en Guadeloupe, 66 / 1 000 hab. en Martinique contre 43 / 1 000 hab. en France métropolitaine). Le nombre de tests positifs en Guadeloupe est supérieur à celui de la France métropolitaine contrairement à la Martinique (92 / 100 000 habitants en Guadeloupe, 33 / 100 000 hab. en Martinique et 48 / 1 000 hab. en France métropolitaine). (Enquête réalisée par LaboHep, en 2013)

 

Toutefois de 2013 à 2015, en consultation de dépistage anonyme et gratuit (CDAG, devenu en 2016 CEGIDD) les taux de positivité aux Antilles étaient plus faibles qu’en France métropolitaine (0,48 % en Guadeloupe et 0,68 % en Martinique contre 0,87 % en France métropolitaine) ; les jeunes âgées de 20 à 29 ans représentant la part la plus importante de ce type de dépistage. (source : Bulletin de veille sanitaire — N° 2 / mai-juin 2017 / Spécial Hépatites B et C)

Même s’il existe un traitement pour vaincre la maladie, celui-ci ne permet pas d’obtenir une guérison définitive, mais la vaccination reste le moyen de prévention le plus efficace.

 

 

 

Quelles sont les raisons de cette situation ?

 

Le CNS dénonce le niveau de vie aux Antilles qui est globalement inférieur à celui de la Métropole, le taux de chômage largement supérieur et les obstacles d’accès au droit. Les nombreuses périodes de tension sociale et de chocs climatiques ne permettent pas aux acteurs locaux de lutter efficacement contre le VIH et les MST.

 

Le CNS s’engage à publier, dans les mois à venir, un avis sur la situation épidémique aux Antilles-Guyane. Ainsi, que ce soit au travers d’analyses, d’initiatives régionales en terme de surveillance locale ou de communiqués tels que le BVS (bulletin de veille sanitaire) ; le VIH et les IST restent un enjeu de santé publique particulièrement important pour nos îles. Ces diverses études permettant de se rapprocher de la réalité et de fournir des actions de dépistage et de promotion de la santé sexuelle adéquates aux besoins de nos territoires.

 

Sachez que le préservatif n’est pas le seul moyen, même s’il demeure un outil essentiel de prévention contre le VIH et les MST. Vous disposez également d’autotest VIH, de traitement post exposition, de trithérapie, de prophylaxie pré exposition, etc.