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D’abord élu maire de Baie-Mahault en avril 2001, Ary Chalus est également vice-président du conseil général de la Guadeloupe. En 2012 il est élu député de la Guadeloupe pendant les élections législatives. Le 13 décembre 2015, il remporte les élections régionales face au président sortant Victorin Lurel. Un peu plus d’un an après sa nouvelle investiture, retour sur trois sujets phare de sa campagne et leur évolution.

 

L’économie

Selon un article paru dans le journal Le Monde « l’épargne brute est en nette diminution ». Cet article sera repris par l’équipe d’Ary Chalus pendant sa campagne pour illustrer la situation en Guadeloupe. L’épargne brute de la Région Guadeloupe est passée de 116 millions à 67 millions en 2012. D’après l’avis de la Commission de Synthèse sur les Orientations Budgétaires régionales 2017 : « […] si l’on doit comparer le résultat de l’exercice 2016 à celui de l’exercice 2015, on constate que l’épargne brute de la région s’est consolidée et atteint 65,4 M€ contre 51,4 M€ en 2015. » Entre 2012 et 2015, l’épargne avait tout de même encore chuté, l’augmentation à 65,4 millions d’euros de 2016 est donc à prendre avec modération.

La région est la 3ème à être la plus endettée de France et en 2015, un emprunt de 125 millions a été contracté par la collectivité régionale. Qu’en est-il en 2016 ? Toujours selon la Commission de Synthèse présidée par Guy Losbar, 1er vice-président du conseil régional, la capacité de désendettement s’améliore et passe de 6,3 ans à 4,7 ans. La dette régionale diminue de 16 millions et passe de 325 à 309 millions d’euros. Une amélioration certes mais qui dévoile tout de même des résultats alarmants.

La création d’entreprise est en baisse pour la 3e année consécutive en 2015 avec un recul de 6%. Malgré la baisse au 3e trimestre 2016, le nombre cumulé de créations d’entreprises sur douze mois augmente légèrement (+ 2,2 %). Le nombre de créations d’entreprises sur un an est en hausse dans tous les secteurs d’activités, sauf dans l’industrie. La hausse la plus marquée concerne le secteur de la construction (+ 9 %). Malgré la forte baisse du 3e trimestre 2016, le cumul annuel est porté par le bon 1e semestre 2016. La hausse est plus modérée dans les autres services (+ 3,6 %) et dans le secteur du « commerce, transports, hébergement et restauration » (+ 2,4 %).

Concernant le chômage enfin, en décembre 2015 le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A inscrits à Pôle emploi est de 57 090. Au mois de décembre 2016, ce nombre est de 55 770, on constate donc une légère baisse.

 

Le tourisme

Avec un peu plus d’un million de nuitées en 2016, la fréquentation touristique se revigore en Guadeloupe et retrouve son niveau de 2010, l’année 2009 ayant été plombée par la grève du LKP. Le nombre de nuitées a augmenté de 2,9 % par rapport à 2015. Après une forte baisse de 11 % entre 2013 et 2014, le taux de croissance annuelle moyenne se situe à – 0,6 % entre 2010 et 2015. Près de 279 000 touristes sont arrivés dans les hôtels en 2016, 1 % de plus qu’en 2015, après une baisse de 4 % entre 2014 et 2015. La hausse de la fréquentation hôtelière est portée essentiellement par l’augmentation de 26 % de la clientèle étrangère, la clientèle française ayant diminué de 3 %.

La clientèle touristique de Guadeloupe reste française. Néanmoins, leur proportion a diminué ces dernières années, passant de 88 % en 2014 à 86 % en 2015 pour atteindre 83 % en 2016. À l’inverse, la part de la clientèle étrangère est en augmentation, elle passe respectivement de 12 % à 14 % pour atteindre 16 %. En 2016, la durée moyenne de séjour en Guadeloupe est de 3,6 jours, soit 0,1 jour de plus qu’en 2015 et 0,3 jour de plus qu’en 2014. Elle varie fortement selon les mois, passant de 4,8 jours en février à 2,4 jours en septembre. Cette légère hausse est à porter au compte des touristes français pour lesquels la durée moyenne de séjour augmente de 0,1 jour entre 2015 et 2016, alors qu’elle diminue de 0,2 jour pour les touristes étrangers sur la même période.

 

L’agriculture

Avec 12% d’agriculteurs, la Guadeloupe produit majoritairement la banane et la canne à sucre. Grâce à ces deux denrées, elles couvrent 6% du produit régional brut. Derrière ces chiffres, des ouvriers en colère. Comme par exemple les ouvriers de la banane en grève depuis le 18 mai protestant contre leurs conditions de travail. En 2015, l’une des promesses de campagne d’Ary Chalus était de créer un marché d’intérêt régional pour promouvoir la structuration du secteur de l’agriculture en Guadeloupe. De plus, pour lui, « l’agriculture doit être un secteur pourvoyeur d’emploi compte tenu des potentialités de développement, notamment lorsque l’on sait que nous importons plus de 80% de notre alimentation. C’est notre responsabilité à tous d’œuvrer à réduire significativement ce chiffre ! ». À ce jour, le taux d’importation est encore très élevé, même si le peuple guadeloupéen a conscience des limites de l’importation. Changer des habitudes mises en place depuis des dizaines d’années se révèle difficile et consommer local ne s’impose pas comme évident pour tous.  Quant au marché d’intérêt régional, il n’a pas encore vu le jour, pour le moment les agriculteurs, les locaux et les touristes peuvent se rabattre sur les le marché régional annuel qui a lieu à Basse-Terre.