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Christianisme, Bouddhisme, Islam, Judaïsme, Hindouisme, ne sont que quelques-unes des religions répertoriées dans le monde. La base de toute religion étant fondée sur la paix et le respect de l’être humain, elle est aujourd’hui utilisée par certains pour justifier une violence et une horreur absolue. Qu’en est-il de la Guadeloupe, un département majoritairement catholique ? Focus sur l’Islam et le Judaïsme en Guadeloupe.

 

Lieux de culte et vie courante musulmans

Avec à peu près 2500 pratiquants en Guadeloupe, où se mêlent principalement des guadeloupéens de pure souche, la communauté musulmane est plutôt limitée si l’on compare avec les quelques 400 000 habitants de l’île. Malheureusement pour ces fidèles, le manque d’infrastructure est évident. À l’heure actuelle, la Guadeloupe dispose de deux salles de prière aux Abymes : la première à Grand-Camp, la seconde au Raizet. Ce n’est désormais plus suffisant pour accueillir les nouveaux venus mais aussi pour contenir les anciens. Surtout en période de ramadan qui débutera dans quelques jours, lorsque les prières ont lieu tous les soirs.

Depuis plusieurs années, l’association Al kitab cherche à installer une mosquée, mais sans succès faute de moyens. Via les réseaux sociaux et leur site web, ils ont lancé une collecte de fonds qui s’étend sur plusieurs mois afin d’acquérir dans un premier temps un terrain. Ils en sont actuellement à 10 000 € de récoltés sur un total de 120 000 €. Le chemin est donc encore long.

Pour faire un don, vous pouvez vous rendre sur leur page Facebook https://www.facebook.com/associationalkitab/ ou bien sur leur site web http://www.gwadislam.fr/vosdons.html

Dans leur ligne de mire également, l’association souhaite obtenir un carré musulman (une partie d’un cimetière réservée aux musulmans). Après de nombreuses demandes auprès de plusieurs mairies, ils indiquent qu’une en particulier y serait plus sensible, sans préciser laquelle. Affaire à suivre.

Deux autres associations musulmanes sont présentes dans l’archipel : l’Institut islamique de Guadeloupe à Pointe-à-Pitre, et l’association des Musulmans de Guadeloupe, au Gosier dont le président est Habib N’Daw.

 

Alimentation Halal

En ce qui concerne la viande Halal, c’est un peu le parcours du combattant pour en trouver. Pour le moment, aucune boucherie ne s’est spécialisée dans le Halal en Guadeloupe. La seule solution serait de se rendre dans l’un des deux grands supermarchés situés dans les centres commerciaux de Destreland et Milénis, et encore ! Il y a là une véritable ressource inutilisée à exploiter. Autrement, quelques fast-food Halal se sont installés dont voici la courte sélection :

  • Royal Chicken, 3 Boulevard maritime – 97160 Le Moule
  • Royal Chiken, 28 Boulevard Hegesippe Ibene – 97180 Sainte Anne
  • Nabab Kebab, 53 Rue Schoelcher – 97110 Pointe-à-Pitre

Concernant le ramadan l’un des rites les plus importants pour les musulmans, il semblerait que le jeûne soit plus facile à faire en Guadeloupe. Habib N’daw, le président de l’association des Musulmans de Guadeloupe le confirme : « Ici, en Guadeloupe, le temps est beaucoup plus clément que dans certains pays. Dans le désert, par exemple, les musulmans pratiquent le jeûne alors que les températures sont de 40 ou 50 degrés. Ici, il y a une bonne ventilation, le soleil se couche très tôt. Nous commençons à 4h15, le matin, jusqu’à 18h35. En France, ils débutent à 3 heures du matin et jeûnent jusqu’à 22 heures. Nous, musulmans de Guadeloupe, nous n’avons pas à nous plaindre de la chaleur. »

 

La C.C.I.G.

La C.C.I.G. plus communément appelée la Communauté Culturelle Israélite de la Guadeloupe a officiellement vu le jour en février 1980. Actuellement, cette communauté compte plus de 120 familles d’origine séfarade (qui s’inspirent au niveau de certaines formes rituelles des juifs d’Espagne et du Portugal). La majorité de ces familles sont originaires d’Afrique du Nord.

Contrairement aux Musulmans, les Juifs, disposent en Guadeloupe de leur propre lieu de culte. Une synagogue a été inaugurée en juin 1988 au Gosier en même temps qu’un centre communautaire. Les offices qui sont célébrées dans cette synagogue sont tous célébrés selon le rite séfarade.

Grâce à la détermination de la C.C.I.G, plusieurs structures nécessaires à la vie communautaire juive ont pu être créées. Ainsi, pour le côté alimentaire, vous pourrez trouver au Gosier toujours, des boucheries, des épiceries Kasher et un restaurant communautaire. Pour le côté sociétal, une crèche. Sans oublier l’élément indispensable de la vie juive, le mikvé, ce bain rituel utilisé pour de nombreux rites de pureté. Enfin, et l’on peut voir une autre différence avec les Musulmans, les Juifs disposent d’un carré juif.

Pour la qualité de vie, un fidèle témoigne : « Il n’y a aucun phénomène de racisme et d’antisémitisme ».

 

Même si ces deux communautés sont minoritaires sur notre île, elles ont tout de même réussi à intégrer leur culture au paysage guadeloupéen. Toutefois, on peut observer quelques inégalités, principalement au niveau des infrastructures. À quoi sont-elles dues ? D’abord, les moyens financiers ne sont pas les mêmes, les dons étant plus importants du côté Juif, mais aussi à une certaine réticence de plusieurs mairies de Guadeloupe. Pourquoi accorder un carré juif quand un carré musulman est refusé ? Nos dirigeants devraient peut-être remettre en question leurs principes de l’équité.

 

Mais fait-il bon vivre en Guadeloupe lorsque sa religion est différente ? Des deux côtés, les réponses sont positives. À l’heure où des actes terroristes sont perpétrés au nom des fondamentaux religieux, la Guadeloupe est pour le moment épargnée et tenue à l’écart du climat anxiogène métropolitain. Hormis des difficultés rencontrées au sein de leurs propres communautés, ces dernières s’accordent à dire que la Guadeloupe est tout de même plutôt agréable à vivre.