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Longue de 64 km avec une superficie de 1024 km2, la Martinique produit environ 40 millions de m3 d’eau potable. Provenant majoritairement des rivières (94%), une faible quantité est issue des nappes souterraines (6%). Ayant de l’eau potable en abondance, nous ne prenons pas le temps d’approfondir nos connaissances sur sa qualité ; et pourtant, là où d’autres pays n’ont pas cette chance, il est primordial (en cette fin d’année) de faire le point sur l’eau martiniquaise.

 

Avec ses 43 ravines et 161 rivières, la Martinique compte 70 cours d’eau, mais l’essentiel de la ressource est concentrée sur 7 bassins. Ci-dessous, découvrez le nom des bassins et de quelques cours d’eau.

 

BASSIN VERSANT SUPERFICIE
Roxelane 20 km2
Lorrain 35 km2
Rivière Pilote 35 km2
Rivière Salée 36 km2
Galion 37 km2
Capot 57 km2
Lézarde 116 km2

 

 

COURS D’EAU SUPERFICIE
Rivière du Longvillier 13,3 km
Rivière Case-Navire 13,6 km
Rivière du Carbet 13,8 km
Rivière les Coulisses 16,1 km
Rivière Monsieur 16,9 km
Rivière du Lorain 18,4 km
Rivière Blanche 20,6 km
Rivière Capot 21,8 km
Rivière du Galion 23,1 km
Rivière Lézarde 35,8 km
Pour découvrir les autres cours d’eau, cliquez ici

 

La majorité des rivières provenant du Nord, nous remarquons que ces cours d’eau se rapprochent du type « rivière de montagne » (fortes pentes, différence d’altitude, etc.), cela étant dû aux montagnes avoisinantes (Montagne Pelée, Pitons Carbet…). Alors que les cours d’eau du Sud se rapprochent du type « rivière de plaine et de mangrove ». Ces deux grands ensembles hydrographiques ont chacun des caractéristiques différentes que nous vous invitons à découvrir ici.

 

 

Fournir une eau de bonne qualité est primordiale. Ainsi L’ARS et les autres collectivités ont pour mission de surveiller la qualité de l’eau destinée à la consommation humaine et la qualité des eaux de loisirs (piscines, baignades en rivière et en mer).

 

L’eau potable en Martinique

 

C’est une question que nombreux devraient se poser : comment est gérée l’eau potable en Martinique ? Cet article vous permettra de découvrir l’envers du décor de cette source de vie sortant de notre robinet.

 

UN SERVICE PARFAITEMENT ORGANISÉ

 

Depuis le 1er janvier 2017 l’organisation du service public d’eau potable a évolué. À l’époque où la commune de Morne-Rouge assumait cette responsabilité (les 33 autres communes étant regroupées en quatre structures intercommunales), c’est maintenant au tour des communes d’agglomération de s’occuper de l’eau potable sur l’ensemble de leur territoire.

 

  • CAP NORD (Communauté d’Agglomération du Pays Nord Martinique): produit et distribue de l’eau potable de 18 communes.

 

  • CACEM (Communauté d’Agglomération du Centre de la Martinique) et sa régie communautaire autonome ODYSSI : produit et distribue de l’eau potable de 4 communes.

 

  • CAESM (Communauté d’Agglomération de l’Espace Sud Martinique) : produit et distribue de l’eau potable de 12 communes.

 

Concernant l’exploitation et l’entretien des ouvrages (canalisations, captages, usines de potabilisation, réservoirs…) les collectivités ont délégué cette mission à des entreprises privées (SME, SMDS) ou à l’ODYSSI, qui est une régie communautaire dédiée.

 

 

LA GESTION DE L’EAU

 

20 prises d’eaux superficielles et 16 eaux souterraines (4 forages et 12 sources) permettent de prélever en moyenne 174 000 m3 d’eau par jour.

Les nappes souterraines étant encore faibles pour la production d’eau potable, elles sont amenées à se renforcer à l’avenir. Tel est le souhait du SDAGE (« Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux » : outil de planification créé par la loi sur l’eau en 1992), qui voudrait diversifier les ressources. Ainsi, grâce au BRGM (Bureau de Recherche Géologique et Minière), les eaux souterraines de la Martinique sont suivies quantitativement et qualitativement. (Pour plus d’informations cliquez ici)

Concentrées dans le Nord mais limitées au Sud, les ressources en eau parcourent l’île (du Nord au Sud) à l’aide de longues canalisations. Cela permet d’alimenter toute la population, surtout en période de Carême (les ressources en eau dans le Sud sont plus limitées durant cette période de sècheresse).

 

Ces divers réseaux de production et de distribution représentent :

 

  • 36 captages
  • 27 usines de production d’eau potable
  • 298 réservoirs
  • plus de 3000 km de linéaire de réseaux

 

 

PROTECTION ET QUALITÉ DE L’EAU

 

Analysée plusieurs fois par an, l’eau d’un point de vue politique doit respectée certaines conditions.

En 1964, la première loi sur l’eau est apparue. Il s’agissait de la création d’agences financières de bassin destinée à donner une dimension économique à l’eau. Cette loi fut instaurée en Métropole mais pas dans les DOM. Ce n’est qu’en 1992, que le gouvernement impose à toutes les régions de France, la création de Comité de Bassin (création : 1996 pour la Martinique) et la mise en place d’une agence locale de l’eau (création : 2002 pour la Martinique – Office de l’Eau Martinique).

Une grande avancée qui a permis de définir les périmètres de protection de captage, comportant 3 niveaux agréés en matière d’hygiène publique (les périmètres de protection : immédiate, rapprochée et éloignée).

 

En 2006, la loi sur l’eau et les milieux aquatiques est votée. Elle réforme les comités de bassin, agences de l’eau et définit la mise en place des redevances.*

 

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* « Selon le principe « pollueur-payeur », principe de prévention et de réparation des dommages à l’environnement, les redevances sont payées par tous les usagers de l’eau. L’ODE collecte ces redevances et les reverse sous forme d’aides financières pour subventionner les travaux nécessaires pour protéger les ressources en eau et garantir leur disponibilité. 
– Les redevances permettent de faire jouer la solidarité territoriale entre les usagers et les acteurs de l’eau. 
– Les aides financières sont versées aux associations, entreprises et organismes publics. »

(source – http://www.eaumartinique.fr/spip.php?article11&id_section=2)

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Les divers contrôles (se faisant durant tout le long de la chaine de production d’eau potable) montrent que l’eau de la Martinique est d’excellente qualité. En effet, l’arrêté du 11 janvier 2017 fixe les limites et référence de qualité des eaux brutes (ressources) et des eaux destinées à la consommation humaine. Les paramètres à prendre en compte sont :

 

  • l’impact sur la santé
  • la qualité de l’eau (observable grâce aux substances habituellement observées dans l’eau)
  • les paramètres organoleptiques (odeur, couleur, goût)

 

Pour avoir un exemple des contrôles effectués, nous vous invitons à télécharger le bilan 2012-2013-2014 de l’ARS Martinique. Vous pouvez également étendre vos recherches, en affichant les résultats des analyses du contrôle sanitaire des eaux destinés à la consommation humaine, en cliquant ici.

 

L’eau en bouteille en Martinique

 

 Contrôlée par l’ARS, l’eau en bouteille provient des eaux minérales naturelles, des eaux de sources et des eaux rendues potables par traitement. Les divers contrôles effectués chaque année sur une centaine d’échantillons d’eau permet de s’assurer du respect des règles relatives à la sécurité sanitaire. Si une anomalie est détectée, l’eau contrôlée fait l’objet d’une investigation par l’ARS et par les exploitants, avant la commercialisation.

 

Voici une liste des différentes eaux en bouteille produites en Martinique :

 

  • Chanflor (eau de source)
  • Didier (eau minérale)
  • Lafort (eau de source)
  • Mabelo par Didier (eau de source)

 

Et les eaux usées dans tout ça ?

 

 L’assainissement désigne l’ensemble des dispositifs de collecte, d’acheminement et de traitement des eaux usées domestiques, pluviales ou industrielles avant leur rejet dans la nature. Tout comme l’organisation de l’eau potable, les communautés d’agglomération ont récupéré l’activité assainissement. Ainsi, ce sont la CACEM, la CASM et le CAP NORD qui gèrent l’assainissement de leurs communes respectives.

Il faut savoir qu’il existe les zones d’assainissement collectif (assurer la collecte, le stockage et le traitement des eaux usées domestiques) et non-collectif (assurer le contrôles des installations et si besoin le traitement des matières de vidange. À la demande du propriétaire, il est également possible de s’occuper de l’entretien et des travaux de réalisation des installations d’assainissement non collectif).

Mettre en place un zonage d’assainissement est très important, car cela permet de définir le mode d’assainissement le plus adéquate, en fonction de la concentration de l’habitat, des constructions et de la topographie.

 

NOTE

–> En Martinique la majorité de la population utilise l’assainissement non collectif. Seul 40% des abonnés du service public d’eau potable sont reliés à l’assainissement collectif.

–>  En 2017, la Martinique compte 107 stations de traitement des eaux usées publiques.

 

Pour assurer l’exploitation et l’entretien des ouvrages (stations de traitement des eaux usées, canalisations, etc.), les collectivités ont délégué cette mission à des sociétés privées (SME, SMDS) ou à la régie communautaire ODYSSI.

 

Pour plus d’informations, nous vous invitons à découvrir le rapport d’assainissement des eaux usées de l’année 2014.

 

 

Conclusion

 

Nous terminons cette enquête avec quelques chiffres provenant de l’Office de l’Eau Martinique.

 

 –> L’eau du robinet coûte plus de 100 fois moins cher que l’eau en bouteille. 
–> Les foyers martiniquais qui ne sont pas raccordés au réseau d’assainissement collectif paient uniquement le service public d’eau potable, 2,93€/m3 (1 000 l). 
–> Une famille de 4 personnes consomme en moyenne : 120 m3 / an (source INSEE) dont 40 m3 (pour la chasse d’eau) ou 180 litres / habitant / jour. Soit un budget de 634€/an si le foyer est raccordé au tout à l’égout (assainissement collectif), ou 350 €/an, s’il dispose d’un système d’assainissement non collectif (fosse septique, mini station d’épuration d’un immeuble, etc.). 
 

–> En métropole l’eau coûte en moyenne 3,09€/m3, un coût qui comprend le traitement, la distribution et l’assainissement de l’eau.  

–> Une bouteille d’eau dans le commerce coûte environ 0,3€/litre (soit 300€ pour 1 000 litres), 1000 litres (1m3) d’eau du robinet coûtent en moyenne 2,78€ pour 120 000 litres/an, au 1 janvier 2016. (1m3 d’eau au robinet = environ 1000 bouteilles d’eau d’un litre). 

–> Une somme à relativiser sachant que le foyer dépense environ 1080 €/an en abonnements de téléphones portables et environ 420 €/an pour le câble TV.