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A la découverte de Rachelle Allison

Rachelle Allison fait partie de la nouvelle génération d’artistes hybrides antillais, aux couleurs musicales riches. Elle s’est fait connaitre en reprenant le riddim « Si ou vlé » de Keros’n pour sa chanson « San vou », ou aux côtés du chanteur Lorenz avec le titre Pa di Ayen, ou encore sur le titre « Boom  boom » en collaboration avec Pompis.

Originaire de Basse-Terre, la chanteuse guadeloupéenne a longtemps mis sa passion de côté pour se consacrer à ses études en Management et Stratégie d’Entreprise faites en métropole. Rachelle chante au niveau professionnel depuis l’âge de 14 ans, dès son adolescence elle se familiarise avec les studios d’enregistrement. Très jeune, elle a par exemple collaboré avec les plus grands producteurs tels que Christian Yéyé t Henri Debs. Sa carrière solo a pris forme en 2011 avec Mike – son producteur actuel – qui a su capter l’univers musical propre de la jeune femme. Un projet qui a aussi été réalisé grâce aux encouragements incitateurs de ses proches. De nature réservée, elle a su dépasser ses doutes pour se lancer dans cette aventure qui la faisait vibrer. Ses influences musicales sont vastes : Rachelle Allison a grandi baignée dans la musique caribéenne, puis elle s’est nourrit de musique américaine en écoutant les chanteuses Laureen Hill ou encore Alicia Keys, qu’elle admirait beaucoup.

En 2012, « La rêveuse », sa première mixtape nous plonge dans son monde. Une variété de titres où on retrouve des paroles sexy, voire parfois des punchlines assez salées mais pleines de sens ; une douceur et une réelle pureté dans une voix feutrée qui ne peut que nous séduire ! Un des premiers à s’être allié à la chanteuse, c’est Garfield avec qui elle a collaboré sur le titre Indécise qui a été clipée. Mais également son ami Lorenz, chanteur de zouk, qui a bien voulu se prêter aux « vibes » du reggae dancehall.

Ce titre La rêveuse la caractérise et résume le parcours d’une jeune femme déjà adepte des rouages de la musique. « J’ai eu beaucoup de promesses : musicalement parlant, beaucoup de gens ont voulu me prendre en main et, finalement aucun de ces projets n’a réellement abouti… » Rachelle Allison avance prudemment mais sûrement. Cette mixtape comporte une majorité de titres en créole pour pouvoir toucher le public afro-caribéen, mais aussi en français pour avoir une musique qui s’exporte. En une semaine, elle a été téléchargée plus de 1000 fois. Il y a un peu de tout : de la dancehall, de la soul, du r’n’b,… Un style qu’elle qualifie comme « indéterminée », en effet, la chanteuse est ouverte et dynamique, elle ne se cantonne pas à un seul genre. Des formes musicales diverses mais un fond qui conserve l’identité de la chanteuse. Rachelle le souligne elle-même : « Quand on fait de la musique, il faut essayer de ne pas se dénaturer. Ne faites pas de la techno sous prétexte que ça marche commercialement, si vous avez des influences zouk par exemple. Il faut faire ce que l’on aime et ce qu’on ressent tout en traitant des sujets qui intéressent les gens (le sexe, l’amour, …). Pour ma part, j’ai beaucoup de chose à dire… ».

La jeune femme et son équipe ont su créer le buzz avec comme volonté le refus d’un clip immédiat. Elle souhaite que le public se concentre sur la mélodie avant d’être happé par un clip, certes joli, mais qui n’est pas l’objet premier de la Musique. C’est tout naturellement que Rachelle Allison saisit les occasions de single auprès d’artistes déjà installés sur le devant la scène antillaise. Elle sort en 2012 le titre « Lotus Love » en compagnie d’Admiral T ainsi que le son « Tchembé mwen » avec Keros’n.

En tant que femme, elle a su trouver sa place dans un milieu reggae-dancehall assez masculin et macho. Rachelle Allison a gravi les échelons sans se soucier des critiques même si elle confie parfois se heurter à des portes fermées. Elle ne se définit par forcément comme féministe, elle plaide en tout cas pour l’épanouissement de la femme, en particulier au sein du couple. La plupart de ses chansons parlent d‘amour, pour elle, il est bon en tant que femme de s’assumer, de se connaitre et de se faire comprendre.

Comme influenceuse musicale guadeloupéenne, elle porte un regard inquiet sur la nouvelle génération des Antilles à venir.  Elle rappelle encore une fois aux jeunes femmes d’être consciente de leur valeur et de se respecter.

Bref, Rachelle Allison est une artiste qui a la tête sur les épaules, consciente et responsable ! Un bel exemple pour la jeunesse