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Auteur, compositeur, guitariste et chanteur, Nicolas Rémion allias Nicolas Lossen, est né au Lamentin, en Martinique. Véritable électron libre, il puise son inspiration dans des styles variés : en passant par le Jazz, le Reggae, la New-Soul ou le zouk. Au début des années 2000, on le retrouve à Paris, où il s’investit dans des formations comme « Satta Man », ou le « Lossen Jazz Collective ». En 2010 il décide de retourner vers son île natale où il participe activement aux différentes manifestations musicales. Il est à l’origine  de plusieurs groupes avec lesquels il se produit régulièrement ; on le retrouve également aux côtés d’artistes locaux ou caribéens.

 

Nicolas Lossen est bercé dès sa plus tendre enfance par la musique caribéenne. Après la séparation de ses parents, il vit seul avec sa mère pendant peu de temps. Puis entre dans leur vie « Luco », son beau-père et qui en mélomane discret, l’initie parfois à quelques classiques. Sa mère tente alors de l’inscrire au cours de solfège mais le jeune garçon ne supporte pas avec cet enseignement, trop scolaire, trop fermée, autocratique. A neuf ans c’est la révélation, avec le son de Mickael Jackson « The man in the mirror ». Les paroles le bouleversent, il comprend alors que la musique est une arme. Dès lors, il traduit toutes les chansons de Mickael Jackson qu’il trouve et les apprend par cœur. À l’adolescence, il découvre la Musique de Bob Marley, là encore, la musique du Jamaïcain le transporte. Désormais, il vivra la musique comme un engagement.

C’est finalement pour son premier Noël à Paris, à l’âge de 18 ans, que Nicolas reçoit son premier instrument de musique : une guitare folk. En passionné autodidacte, il réussit à jouer le soir-même l’introduction de « Redemption Song » à la perfection. La musique de Mickael Jackson, la découverte de Bob Marley et ses réflexions personnelles soulèvent cependant en lui un fourmillement de questionnements et d’idées autour des Hommes. C’est pourquoi il s’inscrit pour la fac de sociologie de Jussieu, qu’il intègre après un cursus scientifique honorable.

Etudiant à Paris, il comprend en quoi consiste le fait de cultiver sa musique et de travailler un instrument, et ce, grâce au Jazz. Il tombera d’abord sur l’album « Revelation » de Cyrus Chestnut et l’écoutera en boucle, fasciné par le pianiste. Faisant rejaillir des souvenirs des grands groupes martiniquais comme Malavoi, ou encore du « Jazz Master » de Chick Corea. Il fait la connaissance d’un étudiant de sa promo à la fac de sociologie, Renaud Dechezleprêtre. Dès lors les deux hommes ne se quittent plus et suivront ensemble un cursus de Jazz. Plusieurs fois par semaine, ils se réunissent pour jouer les grands tubes du blues, de Boogie-Woogie, puis les standards de Swing et de Be Bop. A la suite de quoi ils écument les Jam sessions parisiennes, et en particulier celles de Stéphane Patry, et celles de François Faure et d’Hadrien Ferraud, au Caveau des Oubliettes. En parallèle de ses études sociologiques et littéraires, il ajoute à son bagage humaniste, des études portées sur la Musique, en particulier celle de la guitare et de l’harmonie Jazz. D’abord de façon autonome, puis reçu au Centre d’Information Musicale, il est formé aux côtés de Franck Sanchez, son maître. Pour lequel, avec Renaud, il n’hésite pas à quitter l’école, suite à des réformes dans le programme qui déplaisent au professeur. La culture de la musique et ses recherches en composition le ramènent rapidement à la musique dite « classique » ainsi qu’aux musiques traditionnelles des diverses cultures.

Après la validation de sa 4ème année, à la veille de l’année 2006, Nicolas Lossen décide de se consacrer pleinement à la musique, au grand regret de son maître d’étude, Jacques Goldberg. En 2001, au fil des rencontres à Paris et à la fac, il intègre un groupe de reggae amateur, en tant que chanteur lead. Très vite, il va prendre les choses en main et se met à la composition pour le groupe. S’imposant de fait comme l’un des leaders, ils prennent progressivement une direction plus professionnelle, et, après visionnage du film « Rockers », un autre nom : Satta Man. Il s’attache à penser le groupe de manière « organique » : la grosse caisse serait le cœur, les cuivres et les chœurs, les fluides vitaux, et la basse, la colonne vertébrale, l’humeur, le caractère… De plus en plus à l’aise à la guitare, il finit par se lancer et commence à en jouer au sein du groupe, en plus du chant. Dès 2006, il se met à travailler d’autres combinaisons et techniques plus complexes tant et si bien que les shows live de Satta Man finissent par être des pièces entières. À cette même époque, il arrive jusqu’en finale du tremplin Emergenza avec Satta Man, ce qui les amène à se produire au New Morning et à l’Elysée Montmartre. Ils décident alors de faire une maquette qu’ils envoient à tous les producteurs français et toutes les chaînes de radio. Ils obtiennent quelques diffusions. Plus tard, ils entrent en contact avec un label communautaire, NoMajorMusic. En 2010, le titre « Confusion » est sur le point d’être produit, mais las de la vie parisienne, Nicolas quitte Paris pour rentrer en Martinique, et le groupe est dissout. En parallèle de l’aventure Satta Man, il crée le Lossen Jazz Collective, qui ne compte pas moins d’une vingtaine de musiciens. Ses ambitions premières, en fondant le collectif, était de créer un label de qualité permettant négocier des conditions de travail, des contrats et des salaires acceptables pour les musiciens et de promouvoir le jazz contemporain. Cependant, à titre personnel, il s’en sert aussi pour tester et mettre en pratique les connaissances acquises lors de ses études, en y jouant ses compositions. Les Jams cartonnent, un peu trop au regard de la justice, le propriétaire du bar où ils se produisent se voit dans l’obligation légale d’y mettre un terme, car une foule trop nombreuse et bruyante vient y assister trois soirs par semaine.

À son retour en Martinique en 2010, il craint de ne pas pouvoir vivre de son Art. Mais dès son arrivée, il recontre Alfred Varasse, compositeur, batteur et percussionniste martiniquais, qui l’engage comme guitariste au sein de sa formation Jazz, « Blue Biguine ». Très vite, il se fait un nom, d’abord en comme guitariste et sideman. Il est invité à participer à des festivals antillais en compagnie de Dominique Panol, Victor Ô, Saël ou encore Erik. Dans le même élan, il monte le groupe les « Madinina Jam Sessions ». En mai 2012, Andy Narell l’invite à le rejoindre au festival de la Guitare et du Steel Pan, on lui demande d’être le guitariste du backing band. Après cette prestation, il se rend en Amérique du Nord afin de de se faire des contacts et de tester sa musique sur un public anglophone. En septembre 2012, il se lance donc dans la production de son film-documentaire « Six months with Nicolas Lossen » qui relate ses expériences de travail sur les six mois précédents. Ce film entre dans le cadre de la promotion de l’album « One Way to the Sky ». De plus, il monte, avec une jeune chanteuse de l’île, le duo « Fine & Mellow », une formation jazz guitare et voix. Enfin, il relance les Madinina Jam Sessions qu’il avait créées avant son départ, tout en achevant différents projets de production d’autres artistes locaux.

 

Récemment, en 2016, Nicolas Lossen est réapparu sur le devant de la scène avec son deuxième album « Pié Coco-a, the African American Jazz Tale ». À découvrir d’urgence…