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Nichée à la pointe sud-ouest de la Martinique, la commune des Anses-d’Arlet étonne par ses reliefs, surprend par la variété de ses paysages et apaise par son caractère authentique. Découverte d’un lieu enchanteur.  

Abordée par la mer, la commune des Anses-d’Arlet dévoile un clocher d’un blanc éclatant qui surplombe l’église Saint Henri. Récompense suprême obtenue après avoir remonté le ponton bordé d’eau cristalline, l’église semble avoir été délicatement déposée près du rivage. Elle est reconnaissable entre mille. Abordée par la terre, c’est par la mythique « route des anses » que la ville des Anses-d’Arlet se dévoilera.

Une église en héritage  

Avec Diamant et Sainte-Luce, Les Anses-d’Arlet constituaient une seule commune avant d’être détachés de Sainte-Luce en 1848 et du Diamant en 1862. La ville pris naissance bien avant cette scission, au début de la colonisation : quand Arlet et Pilote, deux frères Caraïbes abandonnèrent leurs biens et leurs terres aux colons du Nord de la Martinique pour se réfugier dans le Sud. Arlet s’installa alors dans la région à laquelle il donna son nom.

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Gérée successivement par les ordres Jésuites, Capucins, et Dominicains, l’église, édifiée à la fin du XVIIème siècle, est devenu le symbole de cette ville. Tout d’abord dédiée à Antoine de Padoue, puis détruite par les envahisseurs anglais en 1762 et 1763 (qui ont décidément mis du cœur à l’ouvrage), elle fut finalement reconstruite avec le généreux concours d’Henri Larcher, un riche habitant de la région.

Les Anses d’Arlet en trois actes  

Ville côtière par excellence, cette pépite du sud se dévoile au rythme des découvertes de ses anses. Au centre, le bourg, véritable machine à remonter le temps se tient fièrement face à la mer et dévoile des ruelles prêtes à livrer leurs secrets au moindre détour. Au nord, Grande Anse et sa longue plage perlée de bars et de restaurants typiques, très prisée des chalands. Au sud, en direction du Diamant limitrophe, le quartier de Petite Anse séduira par sa communauté emblématique de pêcheurs, toujours prêts à conter les frasques parfois oubliées de la ville.

Non loin, on prend plaisir à observer les gommiers* se balançant au rythme capricieux des marées. Se dévoile alors les noms dont ils sont affublés, non sans humour : « Belle âme », « Ki ma fouti é sa » « Véyé zafèw »**. On se surprend à observer le doigté expert des pêcheurs raccommodant leurs filets de pêche et on opine même du chef en signe d’approbation. On découvre aussi des maisons multicolores flanquées de leurs volets en bois vernis, garantes de quelques secrets hérités du fond des âges. L’atmosphère est sereine, le temps suspend son vol : nous sommes en terre arlésienne.

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Près de Grande-Anse, confortablement adossée à une imposante falaise, se trouvent deux autres anses, plus petites : l’anse dufour et l’anse noire, qui n’a pas de noir que le nom, mais aussi le sable. Anomalie heureuse, cette plage est la seule de tout le sud de l’île à être recouverte de sable noir, privilège communément réservé aux plages du nord de l’île, stigmate de leur passé volcanique. Cette plage ne s’offrira qu’aux plus courageux, après avoir emprunté les quelques 136 marches de l’escalier qui y mène.

Contraste saisissant : l’anse dufour, accolée à l’anse noire, est parsemé d’un sable immaculé, comme pour les autres plages du sud. Sorte de ying et de yang à l’état naturel. Signalons par la même que ces anses sont classées en Zone Naturelle bioclastique d’Intérêt Écologique, Floristique et Faunistique (ZNIEFF).

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Résolument bien dotée par la nature, un plongeoir naturel formé par l’intersection entre l’anse dufour et l’anse noire communément appelé le « point Y » fait également le bonheur des intrépides. La nature est décidément malicieuse de ce côté-ci de la mer des Antilles.

Anse d’Arlet est aussi réputée pour la beauté de ses fonds marins et la richesse de sa faune aquatique. Oubliez combinaisons et bouteilles d’oxygène et plongez directement du ponton pour découvrir les poissons. En croisant les doigts, vous aurez peut-être la chance d’y surprendre une tortue marine.

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Loin du tumulte tapageur des grandes stations touristiques, les Anses-d’Arlet ont su conserver un charme pittoresque, un rythme à part, un écho presque murmuré, susurré au creux de l’oreille pour se dévoiler, mais à une condition : prendre le temps et savourer cet instant de quiétude.  

A ne pas rater

Dlo Ferré : située au pied du morne Jacqueline, cette source d’eau chaude émergeant sur les rochers bénéficie d’une eau dont la température avoisine les 35°C. Son accès est indiqué par de petits panneaux qui vous mèneront à un sentier : 15 minutes après, vous y serez ! Météo à vérifier avant d’y aller car la mer peut être déchaînée. Le site est classé patrimoine protégé. Petit plus : la vue est à tomber ! On a l’impression qu’en levant le petit doigt, on peut toucher la baie de Petite Anse en contrebas.

Grotte aux chauves-souris

L’une des curiosités arlésiennes à découvrir tant pour la beauté du site que ses étranges locataires. Cette cavité peu profonde également accessible en canoë héberge une colonie de chauve-souris.

L’ Anse noire : à voir absolument ! Seule plage de sable noir du sud de l’île. Pour s’y rendre, depuis les Trois-Îlets suivre la RN7 en direction des Anses-d’Arlet. Après le lieu-dit Galocha, tourner à droite en direction de l’Anse dufour/ Anse noire.

Randonnée du Morne Larcher : points de vue magnifique sur le rocher du Diamant à l’extrême sud de Petite Anse ainsi que le départ de la randonnée du Morne Larcher qui offre un panorama époustouflant.

Ti Sable : impossible de parler de Grande-Anse sans évoquer Ti-Sable. Les concerts du dimanche aux sonorités caribéennes et internationale de ce restaurant de plage sont devenus une véritable institution. Ti sable fait le bonheur des couche-tard qui dansent jusqu’au bout de la nuit les pieds dans le sable et la tête dans les étoiles.

*embarcation portant le nom de l’arbre servant à son élaboration

** Ki ma fouti é sa : mais qu’est-ce donc ?/ Véyé zafèw : occupe-toi de ce qui te regarde