Située au nord est de la Martinique, la commune de Sainte-Marie est la plus ancienne paroisse de la côte Nord-Atlantique. Prospère au XVIIIème et XIXème siècle grâce à une grande production de rhum et de sucre, la bourgade a ensuite subit un certain déclin. Relativement peu visitée par les touristes de nos jours, elle offre pourtant de réelles richesses culturelles et naturelles. Appelés les Samaritains, les habitants de la ville, sont très fiers de leur patrimoine.
QU’Y A-T-IL A FAIRE A SAINTE MARIE ?
La rhumerie Saint-James
Parce qu’une visite culturelle n’a jamais fait de mal à personne, la rhumerie Saint-James, est à visiter sans modération. Première marque de rhum de l’île, Saint James a une histoire riche et passionnante. Le musée retrace l’histoire de la canne depuis 1765 et possède une maison de la distillerie, qui se visite de février à juin, pendant la période de production. Alambics authentiques, colonnes à distiller et caves à millésimes sont au rendez-vous. Derrière le musée, le train des plantations offre une option originale de traverser le champ et ainsi se rendre au musée de la banane.
Le musée de la banane
Il est incontestablement immanquable ! Déjà parce c’est le seul de l’île et en plus parce qu’il est grandiose. Quelle place centrale occupe ce fruit dans l’île ! Nul n’est sans savoir que la filière de la banane en Martinique est capitale… et depuis toujours, ou presque. Sans la banane, la Martinique ne serait pas ce qu’elle est. Ni visuellement, car de nombreux champs de bananes recouvrent le territoire. Ni culturellement, car ce fruit est très présent dans la gastronomie locale. Ni économiquement bien sûr, car la banane représente la première source de richesses et le premier pourvoyeur d’emplois. Ni symboliquement, ni rien du tout. Dans ce musée aménagé en pleine plantation Limbé, on découvre toutes les facettes de ce fruit précieux à travers des exposés, des dégustations, des jeux et autres animations.
Course de mulets et de chevaux sur le front de mer
Tous les ans en août a lieu la fête patronale de Sainte-Marie. C’est l’occasion d’organiser une gigantesque course de mulets sur la plage, toujours très largement suivie par les habitants. Le temps d’une journée, les jockeys initiés se transforment en véritables show man, pour le grand plaisir du public. Cette tradition est devenue tellement populaire qu’elle a aujourd’hui été reprise par le Parc naturel régional de la Martinique et fait l’objet d’une convention tripartite entre ce dernier, la ville de Sainte Marie et l’association « les Centaures de Sainte-Marie ». C’est un spectacle impressionnant mais qui nécessite d’être là le 15 août.
Tissage à l’amérindienne
La légende veut que les Caraïbes aient transmis l’art de la vannerie aux nègres marrons venus se réfugier dans l’actuel quartier de « La Paille Caraïbe », perché dans l’intérieur des terres à 6km de Sainte Marie. L’atelier et le musée qui s’y trouvent sont parfaits pour découvrir les techniques de teinture et de tissage d’antan et acheter toutes sortes d’objets fabriqués à partir de cet art : malles, paniers, bakoua, tapis…
Les plages : l’anse azérot et l’anse charpentier
Le littoral de la côte Nord atlantique est caractérisé par des courants violents. L’anse azérot est la dernière où la baignade est encore possible. Quand la mer n’est pas trop agitée, on peut aussi y faire du snorkeling, ou observation des fonds marins en français. Protégée par une barrière de corail, cette plage est bordée de sable blond, ombragée de cocotier et aménagée pour les pique-niques. Autant dire qu’elle a un certain succès les weekends. A quelques kilomètres plus au nord, il n’est déjà plus possible de se baigner. L’anse Charpentier abrite de vagues que seuls les surfeurs professionnels peuvent dominer. En revanche, on peut y admirer un magnifique pain de sucre d’une hauteur de 80m environ.
L’îlet de Sainte-Marie
La plage de Petite-Anse fait face à l’îlet Sainte Marie, connu pour avoir servi de port au début du siècle passé. Pour s’y rendre, il y avait jusqu’en 1940 un chemin de fer, construit initialement pour transporter des tonneaux de rhum et de sirop de canne. Aujourd’hui, seul le tombolo permet de se rendre sur l’îlet… quand il apparait, c’est à dire entre mi-janvier et mi-juin. Le tombolo, c’est un cordon littoral fait de sable et de sédiments reliant deux espaces terrestres à travers les eaux. C’est grâce aux alizés que le sable parvient à s’accumuler de sorte à créer une véritable « flèche de sable » (traduction du terme de l’italien) qui relie l’îlet à la terre. Ce phénomène se produit chaque fin d’hivernage, quand les fortes pluies cessent et est aidé par l’anticyclone des Bermudes. A partir de mi-juin donc, il n’est plus possible d’accéder à l’îlet. Inutile de grimacer car de toute façon, c’est une réserve naturelle. C’est-à-dire que l’îlet est interdit d’accès pendant tout le reste de l’année car c’est la période de reproduction.
Sainte-Marie, berceau du bèlè
Cette tradition ancestrale qui mélange percussions, danses et chants est née à Sainte Marie, tout comme Félix Casérus, grand maître du tambour bèlè. Elle date de l’époque de l’esclavage et permettait aux esclaves de manifester leur résistance et de communiquer entre eux. La Maison du bèlè permet de découvrir toutes les grandes figures de cet art symbolique et de s’initier à ses pratiques.
On peut également visiter d’autres endroits cultes à Sainte Marie. Notamment les Fonds Saint Jacques et son ancien monastère dominicain accolé à une plantation de canne à sucre, datant de 1659. Jadis, centre industriel le plus moderne de l’île, il est aujourd’hui un centre culturel dans lequel ont lieu des manifestations et expositions de premier plan. En bref, Sainte Marie est définitivement une ville de traditions et ce n’est pas Edouard Glissant, natif de la commune, qui aurait dit le contraire !
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