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La ville de Schœlcher, limitrophe de Fort-de-France, est incontournable en Martinique. C’est notamment la 4ème commune la plus peuplée après Fort de France, Le Lamentin et Le Robert. C’est le poumon universitaire de l’île, mais aussi un important pôle économique et administratif. Se trouvent sur son territoire le campus principal de l’Université des Antilles, le Comité Martiniquais du Tourisme (CMT),  le Palais des Congrès de Madiana et son multiplex cinématographique (l’unique de l’île) et bien d’autres institutions.

Située à l’Ouest de l’île, sa façade principale s’oriente vers le bassin Caraïbe et en fait une véritable porte d’entrée vers le Nord de la région. Riche d’une histoire foisonnante, la ville de Schœlcher a bien des secrets à livrer. Erigée comme commune le 24 mars 1888, elle était jusqu’alors rattachée aux communes de Case-Pilote et Fort de France et s’appelait Case-Navire (ou encore Case-des-Navires), du fait de sa situation géographique. C’est en 1898 que la ville est rebaptisée Schœlcher, en hommage à l’homme politique français qui a consacré l’essentiel de sa vie à lutter contre l’esclavage et à réformer le régime colonial. Président de la Commission d’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises en 1848, Victor Schœlcher (1804 – 1893) est l’auteur du décret rendant libres les 75 000 esclaves que compte l’île à l’époque. Une statue de Victor Schœlcher a également été construite dans le bourg de la ville en 1965 et porte sur son fronton la phrase célèbre du décret : « Nulle terre française ne peut plus porter d’esclaves ». Le blason de la ville fait lui aussi allusion à l’abolitionniste, et plus particulièrement la colombe et le flambeau, qui représentent Victor Schœlcher portant le flambeau de la Liberté. Le reste des éléments renvoie à d’autres symboles. Le jaune et le vert par exemple, font écho aux deux couleurs du bulletin de vote utilisé à l’occasion de la première élection municipale. La devise « Union, amour, travail » marque également l’identité progressiste de la ville et est célébrée à travers le monument du centenaire, construit en 1989 à l’entrée de Schœlcher. Enfin, le rameau d’Olivier qui orne l’image centrale représente la paix et l’étoile fait rappel à celle de l’Orient, symbole des nations, territoires et populations musulmanes. Une vague d’immigration provenant du Proche-Orient est effectivement arrivée en Martinique à la fin du XIXème siècle et faisait le choix d’une pleine intégration dans la société martiniquaise.

On compte plusieurs sites historiques dans la ville de Schœlcher. La Batterie Sainte Catherine et le Tombeau des Anglais par exemple, font référence à l’époque où les britanniques et les français se disputaient la possession de l’île. Les Arbres de la Liberté ou encore Les Armes de la Liberté, sont elles des sculptures qui glorifient la Liberté et symbolisent son adéquation avec l’Homme et la nature. D’autres monuments s’offrent aussi à la découverte, comme le Monastère des Bénédictins, où l’on peut suivre la messe tous les jours et le Monument aux Morts. Il fait bon se balader dans la ville pour découvrir l’histoire de chacun d’entre eux.

La paroisse et l’église restent néanmoins les deux monuments centraux de la ville. Au XVIIème siècle, les églises constituent le cœur des villages français. Les clochers sont un point de ralliement et leur cloche marque le temps et les évènements. Chaque citoyen comprend la signification des différentes sonneries. A Schœlcher, une chapelle a d’abord été construite en 1848 pour offrir aux habitants un lieu de culte, jusqu’alors existant mais officieux. Etablit en diocèse en 1850 puis érigée en paroisse en 1853, où son territoire fut séparé de celui de Fort de France, on lui ajouta celui de l’Anse Madame, pour des raisons de proximité. Parallèlement, l’église fut construite en 1855. Le curé de la commune de Case-Pilote, l’abbé Monseigneur Carmene, qui s’était fait amputer d’une partie de son territoire fut bien contrarié. Il reçut malgré tout une demande de son homologue de Case-Navire, l’abbé Deville, de donner la rivière de Fond Lahayé comme limite de la paroisse voisine. Bien décidé à ne rien céder du tout, sa succession par un curé plus jeune a suffi à faire adopter la nouvelle mesure en 1878. Le nouveau curé ayant tout simplement été mis devant le fait accompli. C’est ainsi que la rivière de Fond Lahayé servit de limite à la commune de Case-Navire, aujourd’hui Schœlcher. C’est à cette époque également que le rôle de l’église a pris une réelle ampleur. En effet, le décret d’abolition de l’esclavage prévoyait l’instruction élémentaire obligatoire et gratuite pour les nouveaux libres. Cette disposition a été très vivement appliquée par les nouveaux citoyens qui avaient une grande volonté de s’instruire. Or, les colons s’inquiétaient de ce développement trop rapide des écoles et de ses conséquences probablement néfastes sur l’avenir de l’agriculture et donc le bon fonctionnement de l’économie. Le clergé prêcha donc la résignation et l’obéissance aux anciens maîtres. C’est ainsi que l’instruction religieuse pris le pas sur l’instruction élémentaire, jusqu’à la remplacer quasi totalement.

Les secrets que garde la ville de Schœlcher sont nombreux. Ils composent la formule parfaite d’une ville à l’histoire très présente et pleine de promesses pour le futur. Schœlcher offre donc le choix de réaliser un voyage dans le passé à travers ses différents monuments, statues etc. Sant être un musée à ciel ouvert, c’est un lieu où il y a beaucoup à découvrir. L’office du tourisme propose même une promenade de découverte de la baie de Fort-de-France au départ du ponton de Schœlcher.