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Comment traiter des différents artistes caribéens sans parler du KING Kalash. En effet, Kalash, artiste martiniquais reggae dancehall (à la base), aux couleurs actuelles plus diversifiées, réussit le pari de pénétrer la scène métropolitaine; aux côtés par exemple d’artistes rap confirmés comme Booba avec leur single « Rouge et Bleu ».

 

3 albums, 3 histoires différentes à parcourir pour comprendre la richesse et la ressource culturelle et musicale de cet artiste, jamais à court de mots pour s’exprimer et faire wyner les foules.

Kalash de son vrai nom Kevin Valleray, né le 12 juin 1988 à… Strasbourg. Et oui ! Contrairement à ce que l’on peut penser Kalash a passé quelques temps en métropole avant de s’installer en Martinique avec ses parents, tous deux originaires de l’île. Kalash passe son enfance dans une atmosphère religieuse omniprésente, par le biais de son grand-père, pasteur. C’est à l’église, qu’il apprend à travailler sa voix, jouer du piano et du tambour. Influencé par les chanteurs de son époque et le folklore martiniquais, il se lance très jeune dans la musique. Il se fait d’abord appelé Jekyll mais par respect pour un chanteur dancehall décédé surnommé ainsi, il se rebaptise Kalash.

A 17 ans, il quitte le lycée pour se consacrer à la musique. Au grand dam de ses parents inquiets, et surtout de son père professeur de philosophie qui avait une autre idée de parcours pour son fils : celui d’avocat. Il débute alors sa carrière solo en 2003 dans le milieu underground. Très vite, il se fait remarquer en enchainant plusieurs enregistrements pour les compilations « Manibians Attack » en 2005, « Executive Riddim » en 2006, ou encore « Maximum Damage » en 2007.  Pour lui, le titre « Babylone » issu de cette dernière compil’ signe le début de son aventure. Un titre qui a marqué une génération. C’est aussi cette même année qu’il signe le son « Bim » qui sera d’ailleurs son premier hit à être clippé, avant d’être un des meilleurs  de l’album « Flow 55°degrés » de Mali sur le titre « Mété Kass’ La » produit par dj.Traxx. Dans la foulé, Kalash et son équipe régulièrement sollicités sur la plupart des shows reggae/dancehall et autres plateaux promos, sortent la « Mixtape Kalash numero un » qui sera bien accueillie du grand public.

L’année suivante, on le retrouve en feat. avec Elvys aux côtés du chanteur Paille dont le premier album solo chez Don’s Music, également sur la compilation « La Guess Riddim » de Make It Happen, avant d’être de nouveau invité par Traxx, à participer au titre digital « Nou An Mèt » sur lequel Mali, Shaolin et Krys sont aussi présents. En 2009, Kalash sort le très underground « Démolition » ; est classé premier au Hit De Rue sur les antennes de TRACE FM. Plus tard, c’est sa participation au reggaeton « Toi Et Moi » enregistré pour l’album de Christiane Valléjo, qui lui permet d’être définitivement découvert du grand public à travers une tournée mémorable aux Antilles, avant ses premières pas sur scène en métropole (Paris, Toulouse, Bordeaux).

De retour en Martinique, Kalash qui entreprend sérieusement de sortir son premier album, embrase la foule au concert de Paille à l’Atrium à Fort-de-France. Il sort ensuite avec l’aide de Dj. Gil l’incontournable hit club « Mascarade ».

Enfin le 29 Mars 2010, sous son charme, le label Chabine Prod signe le premier album solo éponyme de Kalash, avec des productions de dj.Blue, Traxx, Kross.D, et dj.Gil avec des participations de Saël, Daddy Mory, Paille, Mahalate. C’est également sur cet album qu’il signe son fameux titre « Pran Pié » avec Lieutenant et qu’il réalise le million de vues sur Youtube en très peu de temps. Grâce à cette chanson, il remporte le prix SACEM Martinique dans la catégorie reggae dancehall. Kalash enchaîne alors les prestations locales et autres tournées caribéenne, métropolitaine et européenne (Allemagne, Belgique). Pour remercier ses nombreux fans, il décide avec son label de sortir une une réédition de son premier album en le rebaptisant ‘Edition Collector’ et en y incluant trois titres inédits : «Mi Lov Dem», «Coupé Décalaminé» «Je Contrôle Ma Vie ».  Un petit clin d’œil à son second album en préparation, un avant goût avant la sortie de celui-ci en 2012. Néanmoins entre temps, Kalash nous gratifie du hit «Everybody Whine ».

L’ère « Bando » signe pour l’artiste la Consécration ! Ce titre endiablant se répand dans tout le pays, outre-mer et métropole confondus. Kalash fait maintenant parti des artistes français qui comptent ! Et en même temps on doit bien se l’avouer quelle fierté pour la Caraïbe, mère du dancehall et terre à la créolité si vaste et variée !

Le chanteur le dit lui-même « je n’ai pas cherché à l’être mais je suis un peu le porte-drapeau des Antilles ». L’album « Kaos » sorti dans les bacs le 6 mai 2016 est un succès ! Kalash l’avait annoncé c’est un album qui lui ressemble mais pourtant c’est un autre facette de lui qui est perçue. Pour les puristes du dancehall qui étaient là aux débuts, l’artiste se perd un peu. Mais pour lui il reste authentique et « n’a pas évolué en tournant sa veste ». C’est une évolution, et l’artiste se sent libre de jouer avec les langues, en chantant en français comme en créole. Oui oui, car Kalash ne se cantonne pas au créole martiniquais, mais à des créoles pluriels (martiniquais, guadeloupéen, haïtien, jamaïcain, guyanais).

On attend avec beaucoup d’impatience son 4ème album qu’il a annoncé encore différent des précédents. Décidément Kalash n’a pas fini de nous surprendre !